L'Union européenne a «une carte à jouer» dans la guerre commerciale opposant les États-Unis à la Chine, à condition d'être «unie», a estimé samedi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

«Dans le rapport de force qu'on voit se profiler (...) entre les États-Unis d'une part et la Chine de l'autre, qui représentent deux formes complètement différentes d'un même élan capitalistique, l'Europe peut jouer une carte tout à fait particulière», a-t-elle déclaré aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

«Ce rapport de force se crée avec au milieu quelqu'un, l'Europe, sans qui l'un ou l'autre des deux pouvoirs n'a pas suffisamment de levier sur l'autre», a-t-elle observé.

«L'Europe est stratégique pour l'un comme pour l'autre», notamment dans le domaine du commerce, a-t-elle poursuivi, saluant la démarche engagée par l'UE, qui participera à un sommet à Pékin les 16 et 17 juillet.

«Les Européens ensemble, constituent une force, une puissance. Car lorsqu'ils sont unis, ils ont une véritable voix au chapitre», a par ailleurs jugé la directrice générale, jugeant que l'UE devait être «un acteur de son destin en même temps qu'une source d'inspiration pour beaucoup d'autres pays du monde».

Mais la «machine à converger» de l'UE «a trouvé ses limites» avec l'entrée de nouveaux pays dans la zone euro, a observé Mme Lagarde.

«Il faut relancer cette politique de convergence», a-t-elle estimé, jugeant nécessaire la création d'une «capacité budgétaire commune centralisée au sein de la zone euro» mais aussi d'une harmonisation fiscale, pour «éviter une concurrence» qui soit «néfaste» pour les États membres.