Il existe une «très haute probabilité» que le Mexique, les États-Unis et le Canada parviennent durant la première semaine de mai à un accord préliminaire pour la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA), a indiqué lundi le ministre mexicain de l'Économie Ildefonso Guajardo.

«Il y a une très haute probabilité, je dirais un 80%. Ca va dépendre beaucoup de la flexibilité» a ajouté Guajardo, qui dirige l'équipe mexicaine de négociations, lors d'une interview sur la chaîne Televisa.

Selon le ministre, les partenaires devraient parvenir à un «accord de principe» qu'ils devront ensuite signer dans un délai «de 30 jours» pour la rénovation de ce traité commercial dont les difficiles négociations ont débuté en août dernier.

Le ministre, qui s'est réuni la semaine dernière à Washington avec ses partenaires, a expliqué que si les États-Unis ne parviennent pas à un accord «au plus tard» la première semaine de mai, ils ne pourront pas le présenter au Congrès pour un vote avant les élections américaines de mi-mandat, du fait du délai nécessaire.

Le 6 novembre prochain, les États-Unis organisent des élections au cours desquelles seront renouvelés 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers des sièges du Sénat.

«Quand il y a urgence, il faut alors avoir de la flexibilité» a estimé le ministre.

Au Mexique, des élections présidentielles sont prévues début juillet et le candidat de gauche et favori des sondages, Andres Manuel Lopez Obrador, a indiqué qu'il préfèrerait que la signature d'un accord sur l'ALENA intervienne après les élections.

Selon M. Guajardo, il y a une communication permanente entre la ministre des Affaires étrangères canadienne Chrystia Freeland, le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer et lui-même, ce qui fait qu'une 8e session de négociations est «totalement hors de propos».

Les trois partenaires sont en «session permanente» de négociations, a-t-il expliqué.

La ministre canadienne a indiqué la semaine dernière que les discussions à Washington avaient été «constructives et productives» et a assuré que le dialogue trilatéral était entré dans une phase «d'engagement plus intense».

Selon elle, de «bons progrès» ont été accomplis «sur les règles d'origine dans l'industrie automobile», un des principaux obstacles à la signature d'un nouveau traité.

L'accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé en 1994, a été qualifié de «désastre» pour les emplois américains par le président américain Donald Trump qui fait régulièrement planer la menace de son abrogation.