Les États-Unis ont estimé mercredi «infondé» le recours de la Chine devant l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour contester l'imposition de taxes américaines sur les importations d'acier et d'aluminium au nom de la sécurité nationale.

«La demande de la Chine de consultations dans le cadre de l'accord de l'OMC sur les sauvegardes est totalement sans fondement parce que la section 232 des tarifs des États-Unis vise à régler les menaces pour la sécurité nationale posées par les importations d'acier et d'aluminium et ne sont pas comprises comme une action de sauvegarde», estime les services du représentant américain au Commerce (USTR) dans un communiqué.

Par conséquent, l'USTR estime que les taxes chinoises annoncées lundi contre plus de 3 milliards d'exportations américaines n'ont pas lieu d'être.

Le 8 mars, le président américain Donald Trump a promulgué des droits de douane de 25 % sur les importations américaines d'acier et de 10 % sur celles d'aluminium au nom de la sécurité nationale. Il a exempté provisoirement le Canada et le Mexique, ses partenaires dans l'accord de libre-échange nord-américain ALENA puis d'autres pays dont ceux de l'Union européenne. Mais pas la Chine.

Pékin avait, elle, déposé une demande de consultations début mars avant de prendre lundi des mesures punitives contre 128 produits américains.

L'organe de règlement des différends de l'OMC, chargé d'arbitrer les conflits commerciaux, n'a jusqu'à présent jamais statué dans une affaire invoquant la clause d'exception au nom de la sécurité nationale.

À l'OMC, il n'existe aucun accord juridiquement contraignant qui fixe des objectifs pour les réductions tarifaires, mais les pays prennent l'engagement de réduire leurs droits de douane.

Chaque membre fixe ainsi ses propres «engagements» en la matière, mais il existe des exceptions concernant notamment la sécurité: les membres de l'OMC se réservent le droit de prendre des mesures pouvant être restrictives pour le commerce des marchandises si celles-ci sont nécessaires pour protéger les intérêts essentiels de la sécurité nationale.

Dans un autre dossier, Washington a publié mardi une liste provisoire de produits importés susceptibles d'être taxés en rétorsion cette fois contre le «transfert forcé de technologie américaine et de propriété intellectuelle».

En réponse, Pékin a répliqué mercredi avec sa propre liste visant des importations du même montant annuel: 50 milliards de dollars.