Les ministres des Finances du G20, qui concluent mardi leur réunion de Buenos Aires, s'apprêtent à reconnaître comme un risque pour la croissance mondiale les «tensions économiques» actuelles dans leur communiqué final, ont indiqué à l'AFP des sources proches des négociations.

La croissance mondiale fait face à des risques «dont les tensions économiques et géopolitiques», reconnaît le texte qui doit être approuvé par les participants à la réunion de Buenos Aires, qui intervient à trois jours de l'entrée en vigueur des taxes américaines de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, faisant craindre une guerre commerciale.

Cette phrase «renvoie aux tensions commerciales à propos de l'acier, mais elle est suffisamment vague pour que les États-Unis ou la Chine ne se sentent pas pointés du doigt directement», ont expliqué les sources à l'AFP. Mais il s'agit d'«une reconnaissance qu'il y un problème», ont-elles ajouté.

Le G20 Finances devrait aussi reconnaître de manière voilée que «le compte n'y est toujours pas» dans la réduction des surcapacités de production d'acier de la Chine, souvent décriées par ses partenaires, en renvoyant à la déclaration finale du G20 de Hambourg (nord de l'Allemagne) en juillet 2017, ont indiqué les sources.

En revanche, le mot protectionnisme, banni des communiqués du G20 depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche il y a un peu plus d'un an, ne sera à nouveau pas mentionné.

Les ministres du G20 avaient dans un premier temps envisagé de le remplacer par «inwards looking policies», expression anglaise qui se traduirait par «des politiques tournées vers l'intérieur».

Finalement, cette expression devrait elle aussi disparaître du communiqué, après la décision des ministres de parler de «tensions économiques», ont expliqué les sources.