Un septième et difficile cycle de renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, a débuté dimanche à Mexico.

Les négociateurs se sont réunis à huis clos dans la matinée dans un hôtel de la capitale mexicaine.

Les trois pays doivent discuter jusqu'au 5 mars pour tenter de moderniser ce traité de libre-échange, entré en vigueur en 1994, que président américain Donald Trump a qualifié de « désastre » pour les emplois aux États-Unis.

« C'est une réunion difficile car à mesure qu'on avance dans la négociation et qu'on a bouclé des thèmes constructifs, sur lesquels il y a des avancées, de la modernité, il reste des sujets de grande complexité », a estimé le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo.

Pour le Mexique, qui exporte près de 80 % de ses produits vers les États-Unis, cet accord est crucial. Mais le secteur industriel américain est également très favorable au maintien de l'accord.

Samedi, le quotidien The Washington Post, citant des sources gouvernementales, a écrit qu'une visite du président mexicain Enrique Peña Nieto à la Maison-Blanche avait été annulée devant l'insistance de Donald Trump à vouloir faire payer par le Mexique le mur qu'il veut ériger à la frontière.

La Maison-Blanche avait annoncé quelques jours plus tôt que les deux gouvernements travaillaient à une rencontre des deux chefs d'État.

Parmi les sujets complexes en discussion à Mexico figure notamment celui des « règles d'origine » dans l'industrie automobile.

L'accord actuel spécifie qu'au moins 62,5 % des composants d'un véhicule doivent être fabriqués dans l'un des trois pays signataires de l'ALENA pour que celui-ci soit exonéré de droits de douane.

Les États-Unis veulent faire passer ce pourcentage à 85 % et que 50 % des pièces soient d'origine américaine, une proposition que rejettent le Mexique et le Canada.

M. Guajardo a assuré ces derniers jours que le Mexique travaillait à une nouvelle proposition sur le sujet.

Malgré les menaces régulièrement brandies par Donald Trump, plusieurs analystes estiment qu'un accord devrait être trouvé entre les négociateurs.

Les négociations entre les trois pays se déroulent à un moment où le Mexique est entré en campagne électorale en vue de l'élection présidentielle du 1er juillet prochain, pour laquelle le candidat de gauche Andres Manuel Lopez Obrador apparaît pour l'heure comme le favori des sondages.