La reprise économique mondiale est «plus forte, plus partagée», et non plus seulement tirée par les économies émergentes, se félicite la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, dans une interview au Journal du dimanche (JDD), tout en appelant les pays à des réformes en profondeur.

«En 2017, pour la première fois depuis longtemps, nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance dans le monde - auparavant, nous les révisions plutôt à la baisse», souligne Mme Lagarde dans un entretien au JDD.

«La reprise est plus forte, mieux partagée, elle n'est plus seulement tirée par les «grands émergents »», explique-t-elle.

Avec une croissance de 3,6 % cette année, «l'économie mondiale reviendra au taux moyen des deux décennies qui ont précédé la grande crise financière de 2007-2008», relève la responsable. Pour 2018, le FMI table sur une accélération à +3,7%.

«Cette reprise est propice, soit à poursuivre les réformes structurelles lorsqu'elles ont été engagées, soit à décider de les mener», estime Christine Lagarde, répétant sa formule fétiche: «Quand le soleil brille, il faut en profiter pour réparer le toit.»

«La réalisation de réformes structurelles importantes doit constituer pour la France un gage de crédibilité afin d'engager ensuite un dialogue de fond sur la modification des institutions européennes ou aller plus loin dans l'intégration européenne», selon la patronne du FMI.

«Je crois que le président Macron a un train de réformes successives en tête avec un calendrier», se félicite-t-elle à ce sujet.

Christine Lagarde indique en particulier qu'elle a «toujours de l'espoir» dans le projet européen, citant les idées de défense commune, d'une politique énergétique convergente ou d'une ligne européenne de défense de l'environnement.

Et quand bien même le projet d'union monétaire européenne ne sera «peut-être» jamais achevé «parce que l'Europe n'est pas unie pour aller vers plus d'intégration tout en maintenant la souveraineté des États, Mme Lagarde juge que «l'euro se porte bien».

La zone euro «est fortement consolidée par rapport à ce qu'elle était en 2008», constate-t-elle. «A l'époque, on était en risque permanent, on se demandait si l'euro allait tenir bon et on attendait l'ouverture des marchés dans l'angoisse. Depuis, il y a eu l'adoption d'un mécanisme de stabilité (et) le début d'une Europe bancaire.»