Les ministres du Commerce de 11 pays signataires du Partenariat transpacifique (PTP) annoncent s'être entendus sur les bases d'un nouveau traité de libre-échange sans les États-Unis.

Dans un communiqué diffusé aux premières heures du matin, samedi, au Vietnam, les ministres disent être parvenus à une entente sur des «éléments clés» du PTP, duquel s'était retiré le président Donald Trump après avoir été porté au pouvoir.

Cette déclaration souligne que les ministres ont conservé les «hauts standards, l'équilibre global et l'intégrité du PTP, tout en s'assurant des intérêts commerciaux et autres de tous les participants, et en préservant (leur) droit inhérent à réglementer et à déterminer leurs priorités réglementaires et législatives».

Le ministre canadien du Commerce international François-Philippe Champagne avait convoqué les journalistes tout juste avant minuit, vendredi, pour leur annoncer que des progrès avaient été réalisés dans les négociations et que le Canada se trouvait en bonne posture.

«Nous n'allons pas signer n'importe quelle entente», avait-il assuré. «Si on a besoin d'une journée de plus, alors on la prendra.»

M. Champagne a rapporté que les 11 États ont accepté d'éliminer certaines dispositions litigieuses sur la propriété intellectuelle qui se trouvaient dans le premier accord. De nombreuses voix s'étaient fait entendre au Canada pour que le gouvernement maintienne la ligne dure à ce sujet.

Le ministre a également mentionné que les négociateurs ont établi un cadre pour discuter des enjeux relatifs aux règles d'origine touchant l'industrie automobile et ont déterminé une marche à suivre pour inclure une exemption culturelle dans le traité.

Les parties ont également accepté de renforcer certains articles du traité touchant l'environnement et les droits des travailleurs, selon M. Champagne.

Un représentant canadien a assuré à La Presse canadienne que des progrès ont été réalisés dans les négociations, mais qu'une entente formelle n'a pas encore été conclue.

Cette annonce est venue clore une journée marquée par des déclarations contradictoires qui ne permettaient pas de mesurer les progrès ou les échecs à la table de négociations. Des médias étrangers avaient même blâmé le premier ministre Justin Trudeau pour l'annulation soudaine de la rencontre prévue entre les différents chefs de gouvernement, vendredi.

Les dirigeants des onze pays qui essaient de sauver le PTP après le retrait des États-Unis devaient se rencontrer en marge du forum de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à Dà Nang, au Vietnam.

M. Trudeau ne s'était toutefois pas présenté à la rencontre prévue avec les autres leaders. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, président de la rencontre, avait décidé de l'annuler après un entretien de 50 minutes avec M. Trudeau.

Le quotidien australien «Sydney Morning Herald» avait aussitôt accusé M. Trudeau d'avoir «saboté» les négociations à la dernière minute. Le «New Zealand Herald» écrivait que «l'absence» de M. Trudeau retardait de manière indéfinie les négociations du PTP.

M. Champagne a expliqué en fin de soirée vendredi que le premier ministre japonais avait tout simplement annulé la rencontre multilatérale parce que son entretien avec M. Trudeau avait duré 25 minutes de plus que prévu.