Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, s'est dit lundi «confiant» que les créditeurs du pays, UE et FMI trouveront le 15 juin une «bonne solution» pour la sortie de crise du pays et son retour sur les marchés.

«Nous travaillons à une bonne solution, pas une solution parfaite, mais une bonne solution, et je suis confiant que nous l'aurons», a déclaré M. Tsakalotos lors d'une rencontre avec la presse étrangère.

Il a réaffirmé, comme l'avait fait le premier ministre Alexis Tsipras, que la balle était dans le camp des créanciers.

Les ministres des Finances de la zone euro ont rendez-vous le 15 juin pour trouver un accord au maintien de la Grèce sous perfusion et sur les mesures prévues pour alléger sa dette après 2018.

Cette issue est bloquée depuis des mois par un désaccord entre le FMI et les Européens sur les conditions de la relance économique grecque, et par le refus de Berlin de discuter d'un allègement avant les législatives allemandes de septembre.

L'Eurogroupe du 22 mai a de nouveau échoué dans sa tentative de sortir de l'impasse.

La Grèce avait alors bloqué un projet de compromis entre la zone euro et le FMI n'offrant pas de garantie pour un allègement de sa dette, tout en assurant la participation formelle du FMI au programme de redressement grec, comme l'exige Berlin.

«Nous ne pouvons pas accepter une solution qui ne se fonde pas sur ce qui était sur la table», à savoir l'assurance donnée par les créanciers qu'en échange des efforts grecs «ils clarifieront la façon dont la dette grecque peut être rendue viable», a souligné M. Tsakalotos.

La Grèce a jusque là tablé sur la participation du FMI pour décrocher des engagements sur l'allègement de sa dette, et dans la foulée être incluse dans le plan de rachats d'actifs (QE) de la BCE.

Pour arracher la participation du FMI au plan de redressement conclu avec les seuls Européens en juillet 2015, elle a accepté à la mi-mai de voter 4,9 milliards d'euros de mesures d'austérité supplémentaires jusqu'en 2021.

«Notre demande est que la Grèce reçoive son dû», après avoir fait «plus que sa part», a souligné M. Tsakalotos.

Que le FMI monte à bord ou non, la «grande demande» de la Grèce est d'avoir accès aux marchés, a-t-il mis en avant. «Si nous sommes dans le QE alors nous aurons accès aux marchés», a-t-il ajouté.

En la matière, la Banque centrale européenne doit décider de manière autonome, indépendamment du FMI, a-t-il plaidé, tout en relevant que «comme notre seigneur, la BCE travaille de manière mystérieuse».

«Les institutions européennes doivent avoir leur propres stratégies et opinions, il n'est pas correct qu'elles se cachent derrière les analyses et opinions d'autres institutions», a-t-il déclaré.

Il a réaffirmé que dans le cas d'un accord le 15 juin, la Grèce envisageait une sortie test sur les marchés pendant l'été.