Le Fonds monétaire international a affirmé jeudi que ses divergences avec les Européens sur la Grèce se «réduisaient», en dépit du récent échec des discussions et même s'il attend toujours des «précisions» sur l'allègement de la dette du pays.

«Les divergences de vue se réduisent et tout monde est optimiste sur la possibilité qu'un accord puisse être conclu lors de la prochaine réunion de l'Eurogroupe» le 15 juin, a assuré le porte-parole de l'institution Gerry Rice.

Lundi, le FMI et les ministres de l'Eurozone s'étaient quittés sans s'entendre sur un compromis permettant le déblocage d'un nouveau prêt à la Grèce, en raison notamment du désaccord persistant sur les modalités de l'allègement de dette promis par les Européens.

Le déblocage d'un nouveau prêt européen à Athènes, dans le cadre du plan d'aide décidé à l'été 2015, est suspendu à la participation financière du FMI, qui refuse, de son côté, de mettre la main à la poche en l'absence d'un engagement ferme des Européens à alléger la dette grecque.

«La Grèce a adopté un ensemble de réformes solides (...) mais nous avons encore besoin d'avoir plus de précisions sur la question de l'allègement de dette», a expliqué M. Rice.

À l'approche d'élections générales à l'automne, Berlin campe sur une ligne dure et rechigne à faire un tel geste pour la Grèce, placée sous perfusion financière internationale depuis 2010.

Selon M. Rice, des désaccords persistent également sur les objectifs budgétaires assignés à la Grèce par la zone euro et que le FMI juge trop contraignants.

Les Européens veulent notamment que la Grèce dégage un excédent primaire (hors charge de la dette) de 3,5% du PIB sur le long terme afin d'éviter un nouveau dérapage des comptes publics.

«Nous pensons que cela imposerait un niveau d'austérité trop important pour la population grecque. Nous pensons que cet excédent doit être revu à la baisse» pour permettre à l'économie de renouer avec la croissance, a déclaré M. Rice.

Engluée dans la récession depuis de longues années, la Grèce a un besoin crucial d'argent frais pour rembourser en juillet 7,5 milliards d'euros d'anciennes créances et éviter un défaut de paiement.