Le président américain Donald Trump a estimé mardi que le Canada avait longtemps été «très dur» avec les États-Unis en matière de commerce, défendant sa décision d'imposer des taxes sur le bois de construction en provenance du voisin du nord.

«Les gens ne réalisent pas que le Canada a été très dur avec les États-Unis», a déclaré M. Trump lors de la signature à la Maison-Blanche d'un décret sur la promotion de l'agriculture américaine.

«Tout le monde pense que le Canada est formidable et courtois et moi aussi, j'adore le Canada, mais, pendant des années, ils ont été plus malins que nos dirigeants», a-t-il ajouté.

En s'attaquant au bois de construction, appelé bois d'oeuvre au Canada, Donald Trump réveille un vieux dossier qui divise les deux voisins depuis 35 ans. Le ministère du Commerce américain a annoncé lundi la mise en place de taxes à l'importation allant de 3,02% à 24,12% selon les produits.

«Nos agriculteurs méritent un gouvernement qui défende leurs intérêts», a ajouté le président américain, promettant de «s'occuper des producteurs laitiers du Wisconsin».

Depuis son déplacement dans cet État du nord la semaine dernière, le président républicain qui martèle son slogan «Acheter américain, embaucher américain», multiplie les attaques, parfois très virulentes, sur ce thème.

Trudeau promet la fermeté face à Trump

De son côté, le premier ministre canadien Justin Trudeau a promis mardi une réponse ferme à Donald Trump après la décision des États-Unis d'ouvrir un conflit commercial sur le bois de construction et les produits laitiers.

«Je suis poli, mais je suis aussi très ferme dans la défense des intérêts du Canada», a déclaré Justin Trudeau dans un entretien à la chaîne CTV News.

Après avoir imposé lundi soir des taxes à l'importation du bois de construction canadien, le président américain a promis de s'attaquer mardi aux producteurs laitiers canadiens pour protéger ses fermiers.

«Nous allons engager respectueusement, mais fermement» un dialogue avec les États-Unis pour leur démontrer la complexité de l'intégration des deux économies frontalières, a indiqué le chef du gouvernement canadien.

Les ministres canadiens ont multiplié les déplacements auprès de l'administration Trump depuis la fin janvier et confié le dossier commercial avec les Américains à la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

«Nous allons travailler ensemble» pour trouver une solution à ces différends économiques, a souligné Justin Trudeau en minimisant l'importance du discours musclé de Donald Trump.

Les disputes «sur les questions du lait et du bois de construction durent depuis bien avant que mon père soit premier ministre», soit à la fin des années 60, a rappelé Justin Trudeau.

«Ce sont des problèmes récurrents dans une relation importante et complexe entre le Canada et les États-Unis», a-t-il ajouté.

Sur ces dossiers, «le président Trump a la même position qu'avait le président Obama», a dit le premier ministre.

Justin Trudeau a rassuré les producteurs de lait en indiquant que son «gouvernement est derrière eux et défend l'industrie agroalimentaire».

«Nous savons combien (l'industrie laitière) est importante pour le Canada», a-t-il conclu.