La croissance économique chinoise a accéléré à 6,9% au premier trimestre, le géant asiatique enregistrant par ailleurs un net renforcement de sa production industrielle en mars, sur fond de boom continu des investissements dans les infrastructures et la construction.

Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale sur les trois premiers mois de l'année, dévoilé lundi par le Bureau national des statistiques (BNS), s'est établi au-delà des attentes du panel de seize experts sondés par l'AFP, qui tablaient en moyenne sur une stabilisation à 6,8%.

La Chine avait connu en 2016, avec une croissance de 6,7%, sa plus faible performance depuis 26 ans. Le régime communiste vise pour 2017 une croissance annuelle «d'environ 6,5%».

«L'économie nationale a maintenu au premier trimestre sa dynamique de développement robuste», s'est félicité le BNS, faisant état de «transformations positives qui se sont affirmées (ces derniers mois), aboutissant à des indicateurs meilleurs que prévu».

Un euphémisme: les différentes statistiques publiées lundi témoignent d'une embellie beaucoup plus radieuse qu'attendu.

La production industrielle a gonflé de 7,6% sur un an en mars, marquant une accélération spectaculaire après une hausse de 6,3% pour janvier-février -et s'établissant très au-delà du chiffre de 6,3% qu'escomptaient les analystes sondés par Bloomberg News.

Avant même les chiffres de lundi, cependant, les experts interrogés par l'AFP s'accordaient à reconnaître la solidité de la conjoncture, en raison du renforcement tous azimuts des investissements, sur fond à la fois de bulle immobilière et de dépenses publiques nettement accrues dans les infrastructures.

En particulier, le secteur du bâtiment, pilier de l'économie, a été favorisé depuis l'an dernier par un crédit bon marché, attirant épargnants et spéculateurs qui ont fait s'envoler les prix de la pierre dans les métropoles. Avec à la clef une accélération sensible ces derniers mois de l'activité manufacturière comme de la production industrielle.

Les investissements dans les infrastructures se sont envolés de 23,5% sur un an au premier trimestre, tandis que les investissements dans l'immobilier grimpaient de 9,1% -accélérant en mars par rapport à janvier-février, en dépit de restrictions durcies dans les grandes métropoles, soucieuses d'enrayer la spéculation.

Au total, les investissements en capital fixe pour la période janvier-mars ont gonflé de 9,2% sur un an, également, contre une progression de seulement 8,1% sur l'ensemble de 2016.

Enfin, la consommation intérieure -élément clef du rééquilibrage du modèle économique que promeut Pékin- n'est pas en reste: les ventes de détail, baromètre de la consommation des ménages, ont progressé le mois dernier de 10,9%, accélérant après une hausse de 9,5% en janvier-février, et bien davantage que les +9,7% attendus par les experts.