L'Union européenne et sept pays de la Méditerranée se sont engagés jeudi pour les dix prochaines années à suivre de près l'évolution des stocks de poissons, fortement menacés dans des eaux appauvries par la surpêche.

«Après des mois de négociations, la Commission européenne a sécurisé aujourd'hui un engagement sur 10 ans pour sauver les stocks de poissons en Méditerranée et protéger la richesse économique et écologique de la région», a annoncé l'exécutif européen dans un communiqué.

La Déclaration de Malte dite "MedFish4Ever" a été signée, lors d'une conférence ministérielle à La Valette, par la Commission européenne, huit États membres côtiers de l'UE (Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Grèce, Chypre) et sept pays tiers (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Turquie, Albanie, Monténégro). La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (GFCM) et le Parlement européen ont par ailleurs participé à la conférence de Malte.

«J'espère que cette déclaration sera perçue à l'avenir comme un tournant», a commenté Karmenu Vella, le commissaire européen à la Pêche, alors que le stock halieutique de la Méditerranée est en grand danger - on l'estime surexploité à 90%.

Les signataires s'engagent à s'assurer que d'ici 2020 les principaux stocks de poissons soient régulièrement évalués de manière précise et scientifique.

Ils devront également établir «un plan de gestion pluriannuel pour toutes les zones de pêche-clé» et «éliminer la pêche illégale» d'ici 2020 également.

Enfin, ils s'engagent à soutenir financièrement des projets locaux de pêche durable.

Dans un communiqué, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a applaudi cet «ambitieux plan stratégique».

De son côté, l'ONG Oceana a salué un «pacte politique historique».

Plus de 300 000 personnes sont employées dans la flotte de pêche méditerranéenne, majoritairement composée de petits bateaux (80% de navire de moins de 10 mètres de long responsables d'un quart des prises).