Le président américain Donald Trump s'est engagé à être ferme face à ses partenaires commerciaux comme la Chine, le Mexique et l'Allemagne. Cette semaine, son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, aura une première occasion de les confronter, alors qu'ils seront tous réunis dans une même pièce.

La rencontre rassemblera en Allemagne les ministres des Finances des plus grandes économies du monde. Les discussions devraient tourner, en grande partie, autour de l'engagement des différents pays envers le libre-échange - ou alors l'acceptation implicite que certains pays pourraient ériger des barrières, comme des tarifs, comme M. Trump l'a promis.

Le Groupe des 20 - formé des 19 pays représentant plus grandes économies du monde, en plus de l'Union européenne - devrait aussi discuter de sa politique entourant la manipulation de devises visant à obtenir un avantage économique. L'affaiblissement d'une devise peut aider à soutenir les exportations d'un pays, mais il peut aussi reporter les problèmes de coûts d'affaires et de compétitivité sur ses épaules de ses partenaires commerciaux.

La rencontre de vendredi et samedi, qui se déroulera dans le centre touristique de Baden-Baden, dans le sud de l'Allemagne, donnera le ton au commerce international, en plus de permettre à M. Mnuchin de préciser les intentions des États-Unis.

Une attention particulière sera portée sur la déclaration finale qui sera émise conjointement, samedi, par les ministres des Finances.

La rencontre du G20 de l'an dernier, qui avait eu lieu à Chengdu, en Chine, avait mené à une déclaration s'opposant à «toutes les formes de protectionnisme». Cette fois, le choix des mots pourrait être moins ferme et plutôt évoquer un commerce «ouvert» et «juste», sans opposition absolue aux restrictions à l'importation qui favorisent les travailleurs nationaux.

M. Trump a souvent répété que son pays devait adopter une approche plus dure envers le commerce, question de toujours favoriser l'intérêt des travailleurs et des entreprises des États-Unis. Le président a déjà retiré son pays de l'entente sur le Partenariat transpacifique avec le Japon et d'autres pays en bordure du Pacifique. Il se prépare en outre à renégocier l'Entente de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avec le Mexique et le Canada, qui sont tous deux membres du G20.

Par ailleurs, le Royaume-Uni se prépare à se retirer de l'Union européenne et de sa zone de libre-échange qui permet aux entreprises de faire des échanges transfrontaliers sans tarifs à l'importation ou à l'exportation. Les électeurs britanniques ont choisi de quitter l'UE lors d'un référendum tenu l'an dernier.

La présidente de la Réserve fédérale des États-Unis, Janet Yellen, accompagnera M. Mnuchin pour représenter les États-Unis lors de la rencontre. Parmi les autres participants se trouveront notamment le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le ministre des Finances de la Chine, Xiao Jie, et le ministre des Finances de l'Allemagne, Wolfgang Schaeuble.

Le G20 devrait aussi discuter des façons de raffermir l'économie mondiale et de créer plus d'emplois. La réglementation financière internationale et les efforts pour contrecarrer l'évitement et l'évasion fiscale devraient aussi être évoqués.

Le sommet se déroulera alors que l'économie mondiale est en bonne santé relative: le Fonds monétaire international lui prédit une croissance de 3,4 % cette année et de 3,6 % en 2018, par rapport à celle de 3,1 % observée l'an dernier.

Ensemble, les membres du G20 représentent plus de 80 % de l'économie mondiale. La rencontre des ministres des Finances du G20 pavera la voie à un sommet de leurs chefs d'État à Hambourg, en Allemagne, les 7 et 8 juillet.