L'euro s'enfonçait lundi face à un dollar toujours soutenu par un regain d'optimisme sur la croissance américaine alimenté par la perspective d'une réforme fiscale promise la semaine dernière par le président américain Donald Trump.

Vers midi, l'euro valait 1,0597 dollar, contre 1,0638 dollar vendredi vers 17h00. La monnaie unique est même tombée lundi vers 10h35 à 1,0592 dollar, son niveau le plus faible en trois semaines.

La devise européenne montait face à la monnaie nippone, à 120,68 yens pour un euro contre 120,47 yens vendredi.

Le billet vert aussi montait face à la devise japonaise, à 113,90 yens pour un dollar contre 113,25 yens vendredi soir.

«Le dollar est resté robuste grâce au regain d'optimisme» des investisseurs après les propos de M. Trump la semaine dernière, a observé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Le dollar avait reçu un coup de pouce jeudi de promesses du nouveau président des États-Unis qui a déclaré que serait annoncé dans les deux ou trois semaines quelque chose «qui sera phénoménal en termes d'impôts».

M. Trump n'a pas fourni plus de détails mais cela a renouvelé l'optimisme des investisseurs sur le fait que Washington va redoubler d'efforts pour apporter un soutien budgétaire à la première économie du monde, selon les analystes.

Et cela a permis au dollar, à la peine depuis le début de l'année après sa flambée dans les semaines ayant suivi l'élection de M. Trump, de repartir à la hausse.

Une relance budgétaire aurait pour conséquence de faire s'accélérer l'inflation et prendrait le relais de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) toujours bas malgré un relèvement en décembre.

Pour certains analystes, les chances d'un nouveau relèvement des taux directeurs de la banque centrale américaine dès le mois de mars sont remontées.

Le billet vert serait alors plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.

En l'absence d'indicateurs majeurs à l'agenda lundi, les cambistes optaient pour la prudence.

Mais cette semaine est «cruciale pour le billet vert», a prévenu Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

En effet, les cambistes décortiqueront mardi une audition de la présidente de la Fed Janet Yellen devant la Commission des Affaires bancaires du Sénat, pour ce qui sera sa première audition au Congrès depuis l'élection de M. Trump à la présidence des États-Unis, a relevé l'analyste.

Pour Michael Hewson, la force du dollar lundi était d'ailleurs à mettre en partie sur le compte d'attentes des cambistes sur cette intervention, au cours de laquelle ils pensent qu'elle pourrait dresser un tableau optimiste de l'économie américaine.

Mais Mme Ozkardeskaya a tout de même prévenu que les commentaires de Janet Yellen devraient rester «modérés pour éviter toute vague de panique sur les marchés financiers».

De son côté, l'euro restait sous pression du fait de la hausse du risque politique en zone euro, où les partis eurosceptiques font des avancées marquées dans les sondages notamment en France.

Ces incertitudes politiques et un regain d'inquiétude sur l'économie grecque, sur laquelle plane le spectre d'un retour de la crise de la dette, ont poussé les cambistes à fuir la monnaie unique européenne, a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Vers midi, la livre britannique montait face à la monnaie européenne, à 84,81 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 1,2492 dollar pour une livre.

Le franc suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0662 franc pour un euro, et baissait face au dollar, à 1,0062 franc pour un dollar.

La devise chinoise a terminé en baisse face au billet vert, à 6,8802 yuans pour un dollar à 10h30 contre 6,8785 yuans vendredi à la même heure.

L'once d'or a fini à 1222,25 dollars à la fixation du soir, contre 1228,30 dollars vendredi.