Le président du Conseil européen prévient que le naufrage de l'entente de libre-échange avec le Canada pourrait sonner le glas à la conclusion de tout nouvel accord de ce type avec d'autres pays dans le monde.

Les 28 dirigeants de l'Union européenne (UE) sont réunis en Conseil jeudi et vendredi à Bruxelles pour discuter de divers sujets, notamment la Syrie et la Russie, la crise des migrants et l'«après-Brexit».

Mais ils devront aussi se pencher sur un dossier inattendu: le refus du gouvernement régional wallon, en Belgique, de signer d'ici vendredi l'entente de principe conclue l'an dernier entre le Canada et l'UE, après sept ans de négociations, pour un traité de libre-échange.

Selon l'échéancier prévu, l'Accord économique et commercial global (AÉCG) devait obtenir l'aval du Conseil européen d'ici vendredi. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, devait se rendre à Bruxelles jeudi prochain pour signer officiellement l'entente, avant qu'elle ne soit soumise aux diverses législatures nationales et au Parlement européen.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, et les dirigeants des 28 pays membres de l'UE tentent maintenant de convaincre la petite région belge de donner son appui à l'entente, car l'Accord doit être adopté à l'unanimité des pays membres, et le gouvernement national belge ne peut approuver l'entente si l'un des trois gouvernements régionaux du pays oppose son «veto».

Le gouvernement de Wallonie, la région francophone de Belgique, a voté contre l'entente, la semaine dernière, estimant qu'elle menacerait les secteurs de l'agriculture et de l'industrie manufacturière. Certains opposants à l'accord soutiennent aussi que l'AÉCG pourrait tirer vers le bas les normes nationales en matière d'aliments, de travail et d'environnement.

M. Tusk, ancien premier ministre de Pologne, craint que l'Accord économique et commercial global «devienne notre dernier traité de libre-échange (...) si on ne réussit pas à convaincre nos concitoyens que ces ententes servent leurs intérêts».