La livre britannique poursuivait sa baisse mardi, marquant de nouveaux plus bas en trois ans face à l'euro et dégringolant à un plus bas de 31 ans face au dollar, dans un marché inquiet d'un éventuel «Brexit dur».

La livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 87,55 pence pour un euro - après avoir atteint vers 5h25 87,66 pence, un nouveau plus bas depuis début août 2013 - contre 87,30 pence la veille.

La livre s'enfonçait face au dollar, à 1,2757 dollar pour une livre - atteignant même vers 8h25 1,2736 dollar, au plus bas depuis mi-juin 1985 et tombant ainsi sous les plus bas qu'elle avait atteint cet été suite au vote de juin en faveur du Brexit - contre 1,2841 dollar la veille.

Vers 9h00, l'euro valait 1,1170 dollar, contre 1,1211 dollar lundi soir.

La monnaie européenne gagnait du terrain face à la devise japonaise, à 114,45 yens contre 113,93 yens lundi.

Le dollar aussi montait face à la monnaie nippone, à 102,47 yens contre 101,63 yens lundi.

La livre poursuivait la dégringolade entamée la veille, après des déclarations de la première ministre britannique Theresa May sur les négociations de sortie de l'Union européenne qui font craindre aux cambistes qu'elle optera pour une ligne sans concession vis-à-vis de Bruxelles.

Les investisseurs craignent un «Brexit dur» qui impliquerait que le Royaume-Uni sorte totalement du marché unique, y compris pour les services financiers, relevait Simon Smith, analyste chez FxPro.

Selon Connor Campbell, analyste chez Spreadex, il est illusoire pour l'heure d'envisager un rebond de la livre «compte tenu de la solidité du calendrier du Brexit qui vient d'être annoncé (...) et de la fermeté avec laquelle May a indiqué vouloir contrôler les frontières, même si cela signifie perdre une place dans le marché unique».

De son côté, le dollar profitait des propos de Loretta Mester, présidente de l'antenne régionale de Cleveland de la Réserve fédérale américaine (Fed), pour qui l'idée d'un relèvement des taux d'intérêt américains doit rester «incontournable» lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) en novembre.

Ces propos étaient confortés par le rebond de l'indice manufacturier aux États-Unis en septembre, qui a repris sa marche en avant après s'être contracté en août, selon l'indice des directeurs d'achats publié lundi par l'association professionnelle ISM.

Les investisseurs se focalisaient désormais sur les chiffres du chômage aux États-Unis pour septembre, qui seront publiés vendredi, des chiffres toujours très attendus par les marchés car susceptibles de donner des indications sur le calendrier à venir des hausses des taux d'intérêt aux États-Unis.

Les spéculations sur la trajectoire des taux d'intérêt américains sont depuis plus d'un an le principal moteur des échanges sur le marché des devises.

Une hausse des taux aux États-Unis rend le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs. Tout report d'une telle action tend au contraire à peser sur le billet vert.

Avant le rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage, les cambistes décortiqueront mercredi les chiffres de l'emploi dans le secteur privé aux États-Unis et l'indice ISM d'activité dans le secteur des services également pour septembre, et jeudi les demandes hebdomadaires d'allocations chômage.

«Alors il ne faut pas s'y tromper, la semaine va être très chargée pour le dollar, ce qui devrait fournir de nombreuses opportunités pour les investisseurs», prévenait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

Vers 9h00, le franc suisse baissait face à l'euro, à 1,0949 franc pour un euro, comme face au billet vert, à 0,9802 franc pour un dollar.

La devise chinoise avait fini vendredi  à 6,6718 yuans, à la veille d'une semaine de congés en Chine pour la Fête nationale.

L'once d'or a fini à 1309,15 dollars au fixing du matin - avant de tomber vers 8h35 à 1292,58 dollars, son niveau le plus faible depuis le 24 juin dernier - contre 1313,30 dollars lundi soir.