L'économie du Moyen-Orient est ravagée par les conflits et la crise des réfugiés, a estimé la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, soulignant toutefois que des politiques appropriées peuvent en atténuer les effets dévastateurs.

«Dans la région, plus de 20 millions de personnes sont déplacées et 10 millions supplémentaires sont devenues des réfugiés. L'essentiel des moyens de production dans les zones de conflits ont été détruits, les pertes en termes de richesse et de revenus sont énormes et le capital humain s'affaiblit avec le manque d'emplois et d'éducation», a souligné la directrice générale du Fonds monétaire international dans un blogue.

Le FMI a également publié vendredi un rapport sur les conséquences des conflits dans la région et sur l'impact de la crise des réfugiés alors qu'une réunion doit se tenir lundi à l'ONU sur cette question.

Mme Lagarde a souligné que les pays de la région devaient s'employer à maintenir autant que possible le fonctionnement des institutions économiques, accorder la priorité aux dépenses consacrées à l'hébergement et à la protection des populations les plus vulnérables et préserver la stabilité macro-économique en luttant contre l'inflation et en maintenant des réserves monétaires suffisantes.

«À des degrés divers, ces pays font face à un afflux de réfugiés, une perte de confiance et un affaiblissement de la cohésion sociale qui sapent la solidité de leurs institutions et leur capacité à entreprendre des réformes économiques essentielles», souligne le rapport.

Il souligne que le Produit intérieur brut (PIB) de la Syrie a chuté de plus de moitié depuis le début du conflit dans ce pays, que celui du Yémen a baissé de 25 % à 35 % sur la seule année dernière et qu'en Libye l'activité économique s'est réduite de près d'un quart en 2014.

Pour ce qui est des réfugiés, le rapport précise qu'en Syrie 6,6 millions de personnes sont déplacées et 5 millions ont quitté le pays. Le Liban voisin doit pour sa part intégrer dans ses écoles les enfants réfugiés ce qui aboutit à une forte détérioration de l'éducation dans ce pays.

Face à la crise économique, les gouvernements prennent parfois des mesures contre-productives sur le plan économique comme geler les taux de changes, utiliser la fiscalité pour des raisons politiques ce qui aboutit dans certains cas à creuser les déficits budgétaires, déplore-t-on de même source.

Le Fonds souligne aussi que le financement des agences internationales devant s'occuper des réfugiés est insuffisant ce qui a obligé les Nations Unies à réduire leur soutien aux réfugiés en Jordanie notamment.