Les divergences entre l'Union européenne et le Fonds monétaire international sur la dette grecque retardent l'arrivée d'une solution à cette crise, a affirmé dimanche le premier ministre grec Alexis Tsipras.

«Nous sommes plus proches que jamais auparavant d'une solution à cette crise. Ce qui retarde les efforts pour regagner la confiance des marchés, c'est le désaccord constant entre les institutions européennes et le FMI», a déclaré Alexis Tsipras lors d'une conférence de presse à Thessalonique.

Le gouvernement de gauche grec doit présenter un nouveau programme de réformes pour obtenir le déblocage d'ici fin septembre d'une nouvelle tranche de crédits de 2,8 milliards d'euros, et lancer ensuite des négociations sur un allègement du fardeau de sa dette.

Le FMI a affirmé qu'il ne participerait pas financièrement au nouveau plan d'aide accordé à la Grèce par les pays de la zone euro à moins que les Européens parviennent à un accord pour réduire d'une manière significative la charge de la dette.

«Le FMI a fixé un délai pour la fin de cette année... Un pays qui a traversé un ajustement aussi difficile ne peut pas attendre plus longtemps. Son peuple a droit à une solution équitable sur la question de la dette», a souligné M. Tsipras.

La Grèce avait été sommée vendredi par la zone euro et la Commission européenne, réunies à Bratislava, d'avancer sur les réformes qu'elle avait promises en échange d'un gigantesque plan d'aide.

«Nous avons perdu beaucoup de temps (...) La pression est de retour. Nous avons vraiment besoin de progresser. L'été est terminé. Il faut ranger le matériel de camping», a prévenu le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lors d'une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro dans la capitale slovaque.

«À la fin du mois, j'espère que nous aurons progressé. Il y a des déboursements qui restent liés à un certain nombre d'étapes qui doivent être franchies», a rappelé le ministre néerlandais.

Athènes et les pays de la zone euro s'étaient entendus en juillet 2015 sur un troisième plan d'aide prévoyant l'octroi de crédits jusqu'à 86 milliards d'euros à la Grèce, qui de son côté s'était engagée à un certain nombre de réformes.

Le début de leur mise en oeuvre a traîné. Mais celles-ci enclenchées, la zone euro avait versé en juin une tranche de crédits de 7,5 milliards d'euros à Athènes pour lui permettre de rembourser des crédits antérieurs.

Ce mois-ci, 2,8 milliards d'euros lui sont promis à condition qu'elle continue ses réformes. Parmi ces dernières, la zone euro compte surtout sur des avancées sur les privatisations, le marché de l'énergie et la création d'une autorité indépendante pour surveiller les revenus publics, selon une source européenne.