La livre britannique s'envolait face au dollar jeudi et montait aussi nettement face à l'euro, les cambistes pariant sur une victoire du camp du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne (UE) alors que les Britanniques se rendaient aux urnes.

Vers 6h35, la livre sterling est montée à 1,4947 dollar, son niveau le plus fort depuis fin décembre, alors qu'elle valait 1,4737 dollar mercredi soir.

Face à la monnaie unique européenne, la livre a atteint vers 6h30 76,23 pence pour un euro, un sommet depuis fin mai, alors qu'elle valait 76,77 pence la veille.

«Un nouveau sondage penchant en faveur du maintien dans l'UE a entraîné un nouveau plus haut en six mois pour la livre (face au dollar, NDLR) et un bond des marchés d'actions au Royaume-Uni et en Europe», a commenté Jasper Lawler, analyste pour le courtier CMC Markets.

Selon un sondage de l'institut Ipsos Mori, publié en plein vote mais réalisé avant le début du scrutin, le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne était en tête des intentions de vote à 52%, contre 48% pour le «Brexit» (pour «British Exit», une sortie britannique de l'UE).

L'appréciation de la livre est «un mouvement très significatif et reflète la confiance solide des marchés sur le fait que le Royaume-Uni va voter en faveur du maintien dans l'UE», a observé Craig Erlam, analyste du courtier Oanda.

«Étant donné que certaines institutions (financières) conduisent leurs propres sondages, cela pourrait être le signe que le vote penche en effet en faveur des pronostics des maisons de paris», qui tablent sur une victoire du maintien, a poursuivi M. Erlam.

«Ceci dit, avec une livre à ses plus hauts de l'année (face au dollar, NDLR), le potentiel de baisse en cas de victoire surprise du camp pro-sortie est encore plus élevé», a mis en garde l'analyste.

En cas de victoire du maintien, la livre pourrait consolider sa hausse, mais elle risque de ne pas parvenir à accentuer considérablement ses gains, partant de niveaux élevés, ont noté plusieurs analystes.

En attendant les résultats, de nombreux cambistes se tenaient à l'écart des marchés.

Ainsi pour Connor Campbell, analyste chez Spreadex, «la vigueur de cette hausse (observée jeudi, NDLR) pourrait bien découler d'une liquidité réduite, ce qui laisse le marché à la merci d'un baisse encore plus forte si les Britanniques votent pour une sortie de l'UE».