Les prix à la consommation en zone euro ont reculé de 0,2% en avril, a annoncé mercredi l'Office européen de statistiques Eurostat, confirmant son chiffre publié il y a trois semaines.

Ce recul, qui intervient après une stagnation des prix en mars, est conforme à ce qu'attendaient les analystes d'après le consensus établi par le fournisseur d'informations financières Factset.

La baisse des prix enregistrée le mois dernier - de la même ampleur qu'en février - s'explique par l'impact des tarifs de l'énergie, a précisé Eurostat dans un communiqué.

Hors énergie, l'indice des prix à la consommation a progressé de 0,7% sur un an.

Selon Howard Archer, analyste de IHS Global Insight, la tendance reste à la déflation dans la zone euro, et en mars celle-ci n'avait été gommée que par des hausses de prix temporaires liées aux congés de Pâques (dans la consommation de séjours touristiques et de transports).

«Cela va vraiment être très long et pénible de faire revenir l'indice des prix à la consommation de la zone euro vers l'objectif de la Banque centrale européenne», a-t-il ajouté.

La BCE, qui s'évertue depuis des mois à relancer les prix à la consommation, estime que l'inflation devrait s'approcher des 2% pour que l'économie de l'Union monétaire puisse être considérée en bonne santé.

«Les plus forts impacts à la hausse sur le taux d'inflation annuel de la zone euro proviennent des restaurants et cafés (+0,13 point de pourcentage), des loyers (+0,08) ainsi que du tabac (+0,05), tandis que les carburants pour le transport (-0,54), les combustibles liquides (-0,22) et le gaz (-0,13) ont eu les plus forts impacts à la baisse», a détaillé Eurostat dans son communiqué.

Dans l'ensemble de l'UE, les prix à la consommation ont également baissé de 0,2% en avril, après une inflation nulle en mars.

Des taux négatifs ont été enregistrés dans 17 des 28 pays membres, les plus fortes baisses s'observant à Chypre (-2,1% par rapport à avril 2015), en Bulgarie (-2,5%) et en Roumanie (-2,6%). À l'inverse la Suède (+1%) et surtout la Belgique (+1,5%) ont connu les plus nettes hausses.

En France, le taux s'affiche à -0,1% pour le troisième mois consécutif, tandis qu'en Allemagne les prix repassent en territoire négatif (-0,3%) après un petit sursaut en mars (+0,1%).