Le chômage a poursuivi son recul en février dans la zone euro, mais à un rythme moins soutenu, jugé toujours insuffisant par les analystes pour doper les salaires et la croissance.

Le taux de chômage dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a légèrement reculé, à 10,3% contre 10,4% en janvier (chiffre révisé), soit son niveau le plus bas depuis août 2011, a annoncé lundi l'Office européen de statistiques Eurostat.

Ce chiffre correspond précisément au consensus des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur 10,3%.

Le 1er mars, Eurostat avait annoncé un taux de chômage à 10,3% en janvier dans la zone euro, mais le chiffre a ensuite été révisé à la hausse de 0,1 point, est-il précisé dans un communiqué.

Le chômage a baissé pour le 15e mois consécutif, a relevé Howard Archer, économiste chez IHS. Mais le chiffre de 39 000 chômeurs en moins d'un mois sur l'autre, est «le plus faible depuis mai 2015», a-t-il aussitôt fait remarquer.

Le recul a sensiblement ralenti par rapport au chiffre de 118 000 chômeurs de moins enregistré en janvier par rapport à décembre (après -67 000 le mois précédent).

Howard Archer établit un lien entre ce ralentissement et celui de la croissance, la progression du PIB de la zone euro s'étant affiché à +0,3% d'un trimestre sur l'autre aux 3e et 4e trimestres 2015, après +0,4% au second et +0,6% au premier trimestre.

De fortes disparités subsistent parmi les pays ayant adopté la monnaie unique. L'Allemagne continue d'afficher le taux de chômage le plus faible de la zone (4,3% en février), alors qu'il s'élevait à 20,4% en Espagne (et 24% en Grèce en décembre 2015, dernier chiffre disponible pour ce pays). La France est globalement dans la moyenne, avec 10,2%.

En Italie, le taux est passé à 11,7% (contre 11,6% en janvier), «un signe supplémentaire du ralentissement du redressement économique dans ce pays», a commenté Jennifer McKeown, analyste de Capital Economics.

«Globalement le chiffre de février pour la zone euro suggère que le marché du travail reste relativement sain, mais c'est trop faible pour générer une vraie pression inflationniste», a ajouté cette analyste.

Il y avait en février 16,634 millions de chômeurs dans les 19 pays de la zone euro, selon Eurostat. Cela représente un déclin de près de 2,7 millions de personnes par rapport aux sommets atteints en avril 2013 (12,1% de chômage) et de 1,3 million sur la seule dernière année. Le taux s'élevait encore à 11,2% en février 2015, est-il rappelé.

Dans l'ensemble des 28 États membres de l'UE, le chômage s'est établi à 8,9% en février (frappant 21,65 millions de personnes), inchangé par rapport à janvier, et en recul de près d'un point sur un an (9,7% en février 2015).

Le taux de chômage de janvier a dû être révisé dans plusieurs pays, à la hausse pour la Belgique (+0,8 point de pourcentage), le Luxembourg (+0,5 point) et l'Irlande (+0,3) notamment, ce qui explique le relèvement global pour la zone euro.