La reprise économique en zone euro devrait se poursuivre ces prochains mois, à un rythme toutefois lent sur fond de faible demande extérieure et de ralentissement des économies émergentes, estime jeudi la Banque centrale européenne.

«La reprise économique devrait se renforcer, bien qu'atténuée par une demande extérieure plus faible que prévu», écrit l'institution monétaire de Francfort dans son dernier bulletin économique régulier.

«L'activité économique devrait continuer de ralentir en Chine, avec des répercussions négatives sur les autres économies de marché émergentes, en particulier en Asie, tandis que les pays exportateurs de matières premières doivent s'adapter encore davantage à la baisse des prix des matières premières», écrit-elle dans ce rapport.

Dans ce contexte, le taux de change effectif de l'euro s'est sensiblement apprécié au cours des derniers mois, note la banque centrale. Un euro plus cher se traduit par une perte de compétitivité des entreprises européennes à l'export.

De façon générale, «les difficultés provoquées par l'affaiblissement de la croissance des économies de marché émergentes, un renforcement du taux de change effectif de l'euro, la détérioration du climat économique ainsi que l'accroissement de la volatilité sur les marchés financiers pèseront sur l'activité de la zone euro à court terme», anticipe la BCE.

En revanche, la demande intérieure européenne, l'un des moteurs de la croissance en zone euro ces derniers mois, «devrait être encore confortée par les mesures de politique monétaire de la BCE et leur incidence favorable sur les conditions de financement, ainsi que par la poursuite des créations d'emplois à la faveur des réformes structurelles» menées par les gouvernements de la région, énumère le rapport.

Autre facteur positif, le bas niveau des prix du pétrole devrait donner un coup de pouce supplémentaire aux ménages et entreprises pour consommer et investir davantage.

La BCE a décidé en mars de nouvelles mesures non conventionnelles pour faire repartir l'inflation et la croissance en zone euro, en étendant son programme massif de rachats d'actifs et en annonçant un nouveau prêt géant aux banques à des conditions très avantageuses.

Dans le même temps, elle a abaissé ses taux à des niveaux historiquement bas, tout en promettant d'aller encore plus loin si nécessaire.