Le gouverneur de la Banque centrale mexicaine Agustin Carstens craint que le ralentissement chinois ne provoque «un choc potentiellement sévère» pour les pays émergents et appelle les dirigeants politiques à s'y préparer, dans une interview lundi au Financial Times.

«Les marchés émergents ont besoin d'être prêts pour un choc potentiellement sévère», alerte le gouverneur mexicain, en allusion au ralentissement chinois qui se traduit notamment pour les pays émergents par un effondrement des cours des matières premières.

«L'ajustement pourrait être violent et les dirigeants politiques ont besoin de s'y préparer», a ajouté M. Carstens, alors que de nombreux pays émergents voient leur situation économique se dégrader.

D'après la prévision médiane d'un panel de 18 analystes interrogés par l'AFP, la Chine aurait vu la croissance de son Produit intérieur brut (PIB) ralentir à 6,9% l'an dernier, après être descendue à 7,3% en 2014.

Ce serait sa plus faible performance depuis 1990, année marquée par l'isolement du pays après l'écrasement sanglant des manifestations de Tiananmen. Pékin, qui s'était fixé un objectif d'«environ 7%», publiera mardi le chiffre officiel.

«Nous sommes beaucoup plus inquiets sur les perspectives des pays émergents hors Chine et, en particulier, les pays producteurs de matières premières» que par le ralentissement du géant asiatique, avait estimé la semaine dernière Jean-Michel Six, chef économiste de Standard & Poor's pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, lors d'une conférence de presse.