Le haut responsable chinois Yang Jiechi a averti jeudi lors d'une réunion préparatoire du G20 qu'une nouvelle crise économique mondiale était possible, sur fond de vives turbulences des marchés et d'inquiétudes sur la robustesse économique de la Chine.

«Il n'est pas possible de complètement écarter le risque d'une nouvelle crise économique (dans le monde), le problème ne doit pas être négligé», a déclaré le conseiller d'État Yang Jiechi, qui garde la haute main sur la politique étrangère chinoise.

«Nous vivons dans une époque de changements perpétuels et de transformations intenses. Les opportunités sont sans précédent, mais les risques encourus le sont également», a-t-il insisté, lors d'une rencontre réunissant à Pékin des délégations des membres du G20.

Alors que la Chine assure cette année la présidence du G20, M. Yang a rappelé que les différents pays et organisations avaient travaillé de concert pour renforcer la confiance générale après la crise de 2008.

«Il est crucial d'éviter ou de réduire les effets négatifs de mesures de politique intérieure prises par les pays membres», a commenté Yang Jiechi, dans une possible allusion au relèvement des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine, dont pâtit la Chine.

Le G20 doit «s'opposer résolument» à tout protectionnisme, a-t-il ajouté, alors que la Chine elle-même est régulièrement menacée de mesures antidumping.

Les marchés asiatiques connaissaient à nouveau jeudi de vives turbulences, dans le sillage des places américaines sur fond d'inquiétudes persistantes quant au ralentissement de l'économie chinoise.

La Bourse de Shanghai a ouvert en net repli, avant de s'enfoncer brièvement en dessous de ses plus bas niveaux de 2015, atteints en août dernier à l'issue d'une débâcle spectaculaire.

Les observations de M. Yang interviennent par ailleurs au lendemain de la publication d'une contraction de 8% en 2015 du commerce extérieur chinois, un pilier de croissance de la deuxième économie mondiale.

Les fortes baisses des Bourses chinoises depuis l'été et les soudaines dépréciations du yuan ont entretenu le scepticisme sur la capacité de Pékin à réussir son rééquilibrage vers un modèle de croissance soutenu par la consommation intérieure et les services tout en évitant un atterrissage brutal de son économie.

«L'économie chinoise maintiendra une dynamique générale d'une croissance durable et stable», a affirmé Yang Jiechi jeudi.

Le chiffre officiel de la croissance du PIB chinois pour 2015 sera publié mardi, et devrait selon les experts signaler la plus faible performance du géant asiatique depuis un quart de siècle.