La Banque d'Angleterre a, comme attendu, laissé inchangé jeudi son taux directeur à 0,50% à l'issue de sa réunion de politique monétaire de janvier, seul un de ses membres votant de nouveau pour une hausse, dans un contexte économique mondial terne.

Les neuf membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique ont dans le même temps été unanimes pour laisser inchangé à 375 milliards de livres (environ 500 milliards d'euros) le montant total du programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

«La décision du CPM de laisser son taux directeur à 0,50% pour la 82e réunion de suite est sans surprise étant donné la récente baisse des cours du pétrole, le regain d'inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale et l'affaiblissement des perspectives de croissance à court terme du Royaume-Uni», a commenté Paul Hollingsworth, économiste chez Capital Economics.

Ce contexte économique morose a été mis en avant pas la Banque d'Angleterre, qui a noté dans les minutes de la réunion de janvier du CPM que «la récente volatilité sur les marchés financiers a mis en lumière les risques à la baisse qui pèsent sur la croissance mondiale, en particulier en provenance des marchés émergents».

La banque centrale a même prévenu que l'activité économique et l'inflation au Royaume-Uni pourraient s'avérer un peu moindre qu'attendu à court terme.

«Le CPM a concédé que la reprise de la baisse des prix du pétrole avait affaibli les perspectives à court terme de l'inflation, et que les récentes nouvelles sur la croissance des salaires et sur la productivité ont été décevantes», a relevé M. Hollingsworth.

Les récents indicateurs publiés au Royaume-Uni ont dans l'ensemble déçu. La croissance du Royaume-Uni a été moindre que ce qui avait été précédemment estimé aux deuxième et troisième trimestres, selon des chiffres officiels dévoilés fin décembre, et, selon des données publiées mardi, la production industrielle du pays a nettement reculé en novembre sur un mois, pâtissant notamment d'une météo clémente et d'un nouveau recul de l'activité manufacturière.

Et si les prix à la consommation sont repartis à la hausse en novembre, l'inflation reste quasi nulle, une situation qui risque de durer étant donné la dégringolade des cours des matières premières.

«Une hausse du taux directeur cette année reste possible, mais la Banque d'Angleterre pourrait être contrainte de rester immobile jusqu'en 2017 si les indicateurs ne s'améliorent pas considérablement», a prévenu Dennis de Jong, économiste chez UFX.com.

Seul Ian McCafferty a, pour le sixième mois consécutif, estimé que les risques de voir l'inflation s'accélérer au-delà du niveau cible de 2% à moyen terme justifiaient la hausse du taux directeur de l'institution à 0,75%.