Les ventes de véhicules en Chine, premier marché automobile mondial, ont nettement ralenti en 2015, pâtissant d'une conjoncture économique morose et de législations restrictives, a indiqué mardi une fédération professionnelle, même si d'importants rabais fiscaux ont encouragé un vif sursaut en fin d'année.

Un total de 24,60 millions de véhicules ont été écoulés dans le pays l'an dernier, a annoncé jeudi l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), soit une hausse de 4,7% par rapport à 2014.

Il s'agit de la plus faible croissance annuelle des ventes automobiles dans le pays depuis trois ans, loin derrière le bond de presque 14% enregistré en 2013 et la progression de 6,9% constatée en 2014.

Pour le secrétaire général de la CAAM, Dong Yang, ce refroidissement s'explique principalement par le durcissement des restrictions sur les immatriculations établies par plusieurs métropoles, soucieuses de contenir la pollution et les engorgements de circulation.

L'assombrissement de la conjoncture --la Chine devrait avoir enregistré en 2015 sa plus faible croissance économique depuis un quart de siècle-- tout comme le krach boursier estival ont par ailleurs pesé, incitant des acheteurs potentiels à repousser leur acquisition, a ajouté M. Dong.

«Mais le retournement du marché automobile en 2015 était jusqu'à un certain point accidentel», a assuré Dong Yang, cité dans un communiqué, se disant confiant que «le marché s'accélérera en 2016». La CAAM table sur une hausse de 6% des ventes cette année, pour atteindre 26 millions de véhicules.

Certes, après cinq mois de repli consécutifs (dont des dégringolades de 7% en juillet puis de 3% en août), les ventes de voitures sont reparties à la hausse depuis septembre.

Le sursaut a été notamment dopé par une réduction de moitié de la taxe sur les achats de petites voitures individuelles, entrée en vigueur au 1er octobre et destinée à perdurer jusqu'à fin 2016.

Ainsi, un total de 2,79 millions de véhicules se sont vendus en Chine sur le seul mois de décembre, soit un bond de 15,4% sur un an.

Si les marques locales profitent de la hausse des ventes de voitures passagers, en s'arrogeant une part de marché plus importante, les constructeurs étrangers continuent de dominer très largement le marché chinois via leurs coentreprises dans le pays.

Le géant américain General Motors (GM) a écoulé en Chine 3,61 millions d'unités l'an dernier, une hausse de 5,2%. Son rival Ford a quant à lui vu ses ventes progresser de 3% pour dépasser 1 million d'unités.