L'année 2015 a été difficile pour la zone euro : turbulences boursières entourant les négociations d'un énième plan d'aide à la Grèce ; stagnation de la consommation ; chômage élevé chez les jeunes ; et, plus récemment, les attaques terroristes à Paris ont ébranlé une confiance européenne déjà fragile.

Néanmoins, l'année prend fin avec de bonnes nouvelles économiques, qui font renaître l'espoir. « L'Europe va être la bonne surprise de 2016 », avance même Philippe Waechter, économiste principal de la banque française Natixis, dans un commentaire qui a des échos dans les milieux financiers.

Voici d'ailleurs cinq raisons d'être optimiste pour la zone euro en 2016 : 

1 - L'INDUSTRIE REDÉMARRE

La production industrielle en zone euro a progressé de 0,6 % en octobre (+ 1,9 % sur un an), a-t-on appris ces derniers jours, soit le double des attentes des experts. Un résultat « encourageant », estime l'économiste Howard Archer, de la firme américaine IHS Global Insight, qui table sur une « forte contribution » de ce secteur à l'économie.

Même son de cloche de la britannique Capital Economics, qui confirme « l'accélération de la reprise » européenne en cette fin de 2015.

2 - QUAND L'AUTO VA...

La machinerie allemande et les produits manufacturés - en Espagne, au Portugal et en Irlande - notamment participent au regain de vie industriel de la zone euro. Mais le principal moteur du Vieux Continent, c'est l'auto.

Le marché automobile européen a bondi de près de 14 % en novembre, tiré par de fortes ventes en Espagne (+ 25 %) mais aussi en Italie et en France. Si bien que les ventes sur 11 mois ont déjà dépassé celles de toute l'année 2014, à 12,6 millions d'unités.

3 - DES EMPLOIS, ENFIN

La crise financière de 2008 a ravagé le marché de l'emploi en zone euro. De 2008 à 2013, près de 5,5 millions de travailleurs se sont retrouvés au chômage.

Mais le ciel s'éclaircit peu à peu. Près de 2,2 millions d'emplois ont été créés depuis 2013, selon un rapport de la Banque centrale européenne (BCE) publié la semaine dernière. Ce sont autant de consommateurs qui participent à la reprise.

4 - L'ALLEMAGNE ET L'ESPAGNE

Deux économies aux profils bien différents ont contribué pour près des deux tiers aux créations d'emplois depuis 2013 : l'Espagne en tête (724 000) devant l'Allemagne (592 000).

L'économie espagnole continue de surprendre, malgré des problèmes persistants. La quatrième économie du Vieux Continent file vers une croissance de 3,3 % en 2015, un sommet en zone euro.

Une douloureuse réforme du marché du travail (en 2012) - avec des baisses de salaires à la clé - a abaissé les coûts de main-d'oeuvre, ce qui génère des investissements et des ventes à l'étranger. Résultat : les exportations ont augmenté de près de 25 % depuis 2007.

Les ménages espagnols, plus confiants, ont aussi recommencé à consommer. Même le marché immobilier, qui s'est effondré en 2008, renaît de ses cendres.

En Allemagne, l'embellie se poursuit. L'institut économique Ifo vient de hausser à 1,9 % sa prévision de croissance de la première économie européenne en 2016 (contre 1,8 % auparavant) en raison surtout de la consommation accrue des Allemands.

5 - PÉTROLE ET DÉPENSES PUBLIQUES

Selon le Fonds monétaire international (FMI), chaque baisse de 10 % des cours du pétrole accroît le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro de 0,2 %. De sorte que la chute des prix du brut cette année - de 60 $US, l'été dernier, à environ 34 $US - contribuerait presque 0,8 % à la croissance l'an prochain. C'est un carburant puissant en ces temps difficiles.

En outre, l'augmentation des dépenses publiques dans plusieurs pays donnera une impulsion à la croissance, prédit la Banque Scotia dans une note économique. Par exemple, l'Italie a dévoilé vendredi un ambitieux programme de 160 milliards d'euros, sur cinq ans, pour investir dans les infrastructures et l'économie. 

De même, le vaste programme européen d'intégration des réfugiés du Moyen-Orient entraînera une hausse des dépenses de logement, de transport, d'alimentation et des services, ajoute la banque.

Bref, dans un an, on pourrait bien dresser un bilan plus positif de la zone euro.