Des monarchies pétrolières du Golfe ont relevé jeudi leurs taux d'intérêt après la hausse des taux directeurs américains décidée par la Réserve fédérale (Fed), alors que les principales bourses de la zone ont réagi positivement.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn ont pris la décision de suivre la Fed malgré le déclin des cours du brut, dont les monarchies du Golfe tirent plus de 90% de leurs revenus, et la faiblesse de la croissance économique mondiale.

L'Arabie, premier exportateur mondial de brut, a relevé son taux interbancaire d'un quart de point pour passer dans une fourchette de 0,25% à 0,50%, mais a laissé inchangé son taux d'intérêt à 2%, selon l'agence officielle SPA.

Au Koweït, la Banque centrale a décidé de relever son taux d'intérêt d'un quart de point à 2,25%. Son gouverneur Mohammad al-Hashel a indiqué qu'il s'agissait d'assurer «la compétitivité de la monnaie nationale» et de soutenir l'économie du pays, selon l'agence officielle KUNA.

Bahreïn a relevé son taux interbancaire d'un quart de point à 0,5%, mais a maintenu son taux d'intérêt à 2,25%, selon l'agence officielle BNA.

Le taux interbancaire a également été relevé d'un quart de point aux Émirats, où les deux bourses du pays étaient en hausse jeudi à la clôture, Dubaï gagnant 2,7% et Abou Dhabi 2,05%.

En Arabie saoudite, l'indice gagnait 2,3% à mi-séance, fortement soutenu par le secteur bancaire (+4,4%).

La bourse du Qatar, la deuxième du monde arabe après Riyad, a gagné 0,5%.

Des places financières des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe Arabie, Émirats, Qatar, Koweït, Bahreïn et Oman, seule celle de Bahreïn a reculé jeudi (-0,8%).

Selon Sébastien Henin, chef de gestion d'actifs au National Investor, basé à Abou Dhabi, les investisseurs du Golfe sont encouragés par la décision de la Fed. «La situation se précise après des années d'incertitude, les investisseurs savent désormais qu'un nouveau cycle a commencé», a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour la première fois en presque dix ans, la Fed a relevé mercredi ses taux d'intérêt directeurs, qui évolueront désormais dans une fourchette comprise entre 0,25% à 0,50%. Ils évoluaient entre 0 et 0,25% depuis la crise économique de 2008 afin de soutenir la reprise.

À l'exception du Koweït, tous les membres du CCG observent un taux de parité fixe entre leur monnaie respective et le dollar américain. Le Koweït lie son dinar à un panier de devises, dont la composition est tenue confidentielle, mais dans lequel le billet vert interviendrait à plus de 70%.

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses projections pour la croissance économique du CCG et a prévu que ses six membres enregistraient un déficit budgétaire cette année.

À cause de la baisse des prix du pétrole entamée à la mi-2014, ces pays devraient accuser un manque à gagner de quelque 275 milliards US (380 milliards CAN) selon le FMI.

Le Qatar vient d'adopter un budget 2016 en déficit de près de 13 milliards US (18 milliards CAN), selon les médias locaux.