Le marché financier européen est de plus en plus vulnérable aux turbulences dans les grandes économies émergentes, a constaté dans un rapport publié mercredi la Banque centrale européenne (BCE), inquiète d'un risque d'envolée brutale des prix de certains actifs.

Les marchés en zone euro ont plutôt bien résisté ces derniers mois aux turbulences mais «les pics de volatilité» observés notamment à l'été «indiquent que la vulnérabilité aux marchés émergents augmente», indique l'institution monétaire européenne dans la dernière édition de son rapport sur la stabilité financière, publié deux fois par an.

Les évolutions en Chine en particulier jouent un rôle de plus en plus important pour les marchés mondiaux, y compris la zone euro, sans nécessairement de «lien avec des facteurs macro-économiques fondamentaux». En d'autres termes, les marchés ont tendance à surréagir à ce qui se passe en Chine, où le rythme de la croissance économique a ralenti.

Le secteur «en croissance rapide» en zone euro de la gestion de fonds est largement exposé aux pays émergents - la Chine, mais aussi le Brésil en pleine déconfiture économique, ou encore la Russie -, note le rapport. «En partie du fait des vulnérabilités accrues aux marchés émergents, le risque d'un retournement abrupt des primes de risque au niveau mondial a augmenté», conclut-il.

Dans un environnement de taux d'intérêt au plus bas, les rendements des placements, notamment les investissements dans les obligations d'État, sont actuellement très bas. Cela est d'ailleurs source de risque pour les banques et assureurs, dont le modèle économique repose sur la fructification des dépôts et primes de leurs clients. Cela signifie aussi que les investisseurs peuvent être tentés de faire des placements de plus en plus risqués pour s'assurer de meilleurs rendements, et que les prix de certaines catégories d'actifs peuvent s'emballer. Ce n'est pas encore le cas actuellement en zone euro, tempère le rapport.

Parmi les autres risques posés à la stabilité financière de la zone euro, la BCE identifie entre autres la croissance économique toujours faible et les bilans pas encore complètement assainis des banques.