Le premier ministre Alexis Tsipras s'est dit confiant vendredi quant à la fin « de l'incertitude » économique en Grèce au lendemain du vote au parlement d'une loi sur la recapitalisation des banques et de nouvelles mesures de rigueur, qui a fait perdre deux sièges à sa majorité.

« Nous sommes à la fin d'un cercle difficile [...] d'une grande incertitude sur l'économie grecque », a souligné M. Tsipras lors d'un entretien avec le président de la République Prokopis Pavlopoulos.

Pour le premier ministre, la Grèce « arrive à voir de lumière au bout du tunnel et peut maintenant planifier ses prochains pas » pour renforcer son économie.

Le projet du budget 2016 déposé au parlement vendredi prévoit un recul du PIB de 0,7 % contre 1,3 % initialement prévu par l'avant-projet début octobre.

Après le nouveau prêt international accordé au pays le 13 juillet en contrepartie de la poursuite de l'austérité, la Grèce compte renouer avec la croissance fin 2016.

La loi adoptée jeudi soir par le parlement complète les règles de la recapitalisation en cours des principales banques, et acte un nouveau train de mesures de rigueur incluant une réduction de la protection des ménages endettés contre les saisies immobilières et une nouvelle hausse des taxes.

Elle a été votée seulement par 153 députés de la majorité gouvernementale sur 290 parlementaires présents. Tous les partis de l'opposition, Nouvelle-Démocratie (droite), les socialistes du Pasok, le parti centriste Potami, les néonazis d'Aube dorée et les communistes du KKE ont voté non.

Deux députés de la coalition gouvernementale, l'un de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras et le second du petit parti souverainiste Grecs indépendants de Panos Kammenos, ont été radiés de leurs groupes parlementaires respectifs pour avoir voté non.

La majorité dont dispose le gouvernement a ainsi été réduite de 155 à 153 parlementaires, sur un total de 300.

Un autre député du Syriza, l'ancien porte-parole du gouvernement d'Alexis Tsipras, Gabriel Sakellaridis, avait lui démissionné avant le vote, et a été remplacé dans la foulée.

Il s'agit de la première rupture au sein de la majorité d'Alexis Tsipras depuis sa réélection le 20 septembre à l'issue de législatives anticipées.

Porté au pouvoir pour la première fois en janvier, Alexis Tsipras avait précipité ce scrutin huit mois plus tard après avoir perdu plus d'une vingtaine de députés opposés à l'accord du 13 juillet.

La Commission européenne s'est pour sa part félicitée vendredi de l'adoption des nouvelles mesures,  qui ouvre la voie au déblocage d'une tranche de 12 milliards d'euros, dont 10 milliards destinés à la recapitalisation des banques.