Le volume des prêts accordés par les banques chinoises a chuté de moitié en octobre par rapport à septembre, a annoncé jeudi la banque centrale (PBOC), mettant en avant la faiblesse de la demande de crédit sur fond de ralentissement économique persistant.

Les établissements bancaires ont accordé 513,6 milliards de yuans (81 milliards de dollars US) de nouveaux prêts le mois dernier, contre 1050 milliards de yuans en septembre et 809,6 milliards en août, selon la PBOC.

Ce très fort repli intervient en dépit d'une nouvelle baisse, le mois dernier, des taux d'intérêt de la banque centrale --la sixième en l'espace d'un an.

Cette mesure, associée à un abaissement supplémentaire des ratios de réserves obligatoires imposés aux établissements financiers, était censée réduire encore le coût du crédit et encourager les banques à élargir leurs prêts aux entreprises.

Visiblement sans grand effet immédiat: «Certes, le recul d'octobre s'explique en partie par les longs congés nationaux du début du mois» mais il reflète surtout «l'absence de demande», soulignaient les experts de la banque ANZ.

Par ailleurs, les banques commerciales redoublent de prudence avant d'accorder de nouveaux crédits, effrayées par la montée des défauts de paiement et des créances douteuses dans le pays.

L'agrégat appelé «social financing», une mesure large du crédit incluant les financements disponibles en dehors des banques via divers mécanismes, a quant à lui dégringolé en octobre à 476,7 milliards de yuans, contre 1300 milliards en septembre.

C'est beaucoup moins que ce qu'attendaient les analystes sondés par Bloomberg News, qui tablaient en moyenne sur un recul modéré à 1050 milliards de yuans.

«Ce plongeon du 'social financing' reflète la faiblesse de l'activité économique. La demande fait tout simplement défaut» malgré les assouplissements monétaires répétés des autorités, observe Liu Dongliang, analyste de China Merchants Bank.

La croissance de la deuxième économie mondiale a ralenti à 6,9% au troisième trimestre, sa plus faible performance trimestrielle depuis six ans et les débuts de la crise financière.

La Chine devrait enregistrer sur l'ensemble de 2015 son taux de croissance le plus bas depuis un quart de siècle, en dépit des mesures de relance du gouvernement. Pékin vante ses efforts de rééquilibrage de son modèle économique vers la consommation intérieure et les services --une transition douloureuse.

La forte baisse des prêts bancaires et du volume de crédit pourrait, selon certains experts, renforcer les probabilités de nouveaux assouplissements de la part de la banque centrale.