L'Ukraine se rapproche d'un défaut de paiement partiel qui pourrait déclencher le versement des contrats d'assurance sur sa dette, selon la décision d'une organisation en charge de ces questions.

Après une réunion à Londres, l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA) a conclu qu'un «moratoire potentiel avait eu lieu concernant la République d'Ukraine» le 19 septembre, indique un communiqué publié mercredi.

Kiev, qui a obtenu de ses principaux créanciers un effacement de dette de 3,6 milliards de dollars, a annoncé qu'elle ne rembourserait pas une émission obligataire de 500 millions de dollars arrivant à échéance mercredi et qui est détenue par des créanciers refusant toute décote.

La décision de l'ISDA signifie que la durée de vie des contrats d'assurance contre un défaut de paiement ukrainien (Credit Default Swaps), qui ont expiré le 20 septembre, a été étendue.

Leurs détenteurs pourront donc encore être indemnisés si l'Ukraine en vient à ne pas payer les 500 millions de dollars après la fin d'une période de grâce pendant laquelle elle peut encore payer sa dette sans être déclarée en défaut.

En cas de non-remboursement, l'ISDA pourrait être amenée à officiellement déclarer un incident de paiement qui déclencherait le paiement de CDS.

Le ministère ukrainien des Finances a, lui, justifié la suspension des remboursements par l'émission mercredi de nouveaux titres de dette remplaçant les précédents afin de traduire l'accord de restructuration dans les faits.

«J'appelle tous les détenteurs d'obligations à soutenir la proposition d'échange», a déclaré la ministre ukrainienne des Finances Natalie Jaresko, citée dans un communiqué.

Une fois achevée, la restructuration doit permettre à Kiev d'alléger ses dépenses budgétaires de 15,3 milliards de dollars sur quatre ans.

Cet effort est demandé dans le cadre du plan d'aide de 40 milliards de dollars accordé à l'Ukraine par ses alliés occidentaux et le FMI pour l'aider à juguler l'impact économique du conflit séparatiste à l'est du pays.