L'euro se reprenait lundi face à un dollar qui se trouvait sous pression avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) dont les conclusions sont attendues mercredi.

Vers 9h00 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,1080 dollar, contre 1,0977 dollar vendredi vers 17h00. L'euro était tombé la semaine dernière à 1,0809 dollar, son niveau le plus faible en trois mois.

La devise européenne montait également face à la monnaie nippone, à 136,42 yens contre 135,89 yens vendredi.

Le dollar baissait face à la devise japonaise, à 123,11 yens contre 123,81 yens vendredi.

«Il va sans dire que tout semble pointer vers la Fed d'une façon ou d'une autre en ce moment», commentait Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Ainsi, les cambistes optaient pour la prudence dans l'attente des commentaires de la banque centrale américaine alors que les indicateurs continuent de brosser un tableau mitigé de la reprise de la première économie mondiale.

Dernières données publiées en date, les ventes de logements neufs aux États-Unis ont affiché vendredi un recul inattendu en juin et ont été bien plus faibles que prévu en mai, alors qu'après les bons chiffres des reventes de logements parus mercredi, beaucoup espéraient voir une nette confirmation de l'amélioration du marché immobilier.

«Il est peu probable que la Fed renforce ses propos pour laisser entendre qu'une hausse des taux est à prévoir pour septembre, mais les marchés vont décortiquer tout signe pouvant montrer qu'elle se dirige dans cette direction», expliquait Simon Smith, analyste chez FxPro.

«L'absence de signes clairs indiquant une hausse de taux en septembre pourrait provoquer une certaine déception sur les marchés et ainsi peser sur le dollar, mais le risque principal est que la Fed fournisse un tel signe, ce qui provoquerait un catalyseur pour un renchérissement du dollar» et pour une hausse de la volatilité sur le marché, prévenait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Une hausse des taux américains rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs qui profitent de tout accès de faiblesse du billet vert pour effectuer des achats à bon compte en vue d'un renchérissement attendu de la devise.

Jeudi, les investisseurs prêteront également attention à la première estimation du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis pour le deuxième trimestre, espérant voir une amélioration de la reprise économique, qui avait perdu de la vitesse au premier trimestre.

Les cambistes digéraient lundi la forte hausse des commandes de biens durables en juin, des données de nature à «renforcer les convictions de la présidente de la Fed Janet Yellen sur la nécessité d'une hausse de taux dès que possible», notait Dennis de Jong, analyste chez UFX.com.

De plus, le dollar restait tout de même soutenu face aux devises des pays émergents, dont l'économie dépend fortement du commerce de matières premières avec la Chine, du fait d'inquiétudes persistantes sur la vigueur de la croissance de l'économie chinoise, deuxième économie mondiale et moteur de la croissance dans le monde.

La production manufacturière chinoise s'était contractée en juillet, atteignant son niveau le plus bas depuis 15 mois, selon des données publiées la semaine dernière, et lundi la Bourse de Shanghai a connu un nouveau plongeon.

Le réal brésilien évoluait ainsi à des plus bas en 12 ans face au dollar et le dollar australien à des niveaux de faiblesse plus vus en six ans.

Les cambistes restaient par ailleurs soucieux de l'évolution de la crise grecque alors que des représentants des créanciers de la Grèce, l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), ont entamé lundi à Athènes des discussions avec les autorités grecques sur un nouveau prêt au pays.

L'euro était tout de même aidé lundi par la légère remontée en juillet du baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands, faisant mieux que les attentes, notamment grâce à la détente de la situation sur le front grec.

Vers 9h00, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 71,33 pence pour un euro, et repartait à la hausse face au dollar, à 1,5533 dollar pour une livre.

La devise suisse baissait face à l'euro, à 1,0599 franc suisse pour un euro, atteignant même vers 4h35 1,0602 franc, son niveau le plus faible depuis la mi-mars. La monnaie suisse montait face au billet vert, à 0,9565 franc suisse pour un dollar.

La devise chinoise a terminé à 6,2098 yuans pour un dollar, son niveau de clôture le plus faible en trois semaines, contre 6,2095 yuans la veille.

L'once d'or a fini à 1098,60 dollars à la fixation du matin, contre 1080,80 dollars vendredi soir.