L'euro montait un peu face au dollar mardi, peinant à se reprendre au lendemain d'une forte baisse intervenue malgré l'accord trouvé entre la Grèce et ses créanciers du fait d'un retour au centre de l'attention du marché des spéculations sur les taux américains.

Vers 12h00 (heure de Montréal), l'euro valait 1,1014 dollar contre 1,1004 dollar lundi soir. Il valait 1,1149 dollar vendredi soir.

La devise européenne est passée lors des premiers échanges asiatiques sous la barre de 1,10 dollar, descendant jusqu'à 1,0966 dollar avant de se ressaisir, alors que vendredi elle était montée jusqu'à 1,1216 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 30 juin.

L'euro se stabilisait face à la devise japonaise, à 135,90 yens contre 135,84 yens lundi.

Le dollar aussi se stabilisait face à la monnaie nippone, à 123,39 yens contre 123,45 yens la veille.

«Pour la monnaie unique, les célébrations de l'accord grec n'ont été que très brèves», notait Simon Smith, analyste chez FxPro.

Et l'euro ne parvenait pas à confirmer franchement une tentative de reprise mardi, après avoir passé l'essentiel des échanges asiatiques sous 1,10 dollar, peinant à s'éloigner de ce niveau en fin d'échanges européens autour de ce niveau.

«Si le Grexit (contraction en anglaise de «Grèce» et «sortie» désignant une sortie du pays de la zone euro, NDLR) n'est plus d'actualité, l'accord conclu va continuer d'alimenter la prudence à court terme», prévenait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Après l'accord arraché lundi matin à Bruxelles pour un nouveau plan d'aide, les partis au pouvoir à Athènes examinaient mardi les lourdes mesures de rigueur que la Grèce doit adopter en contrepartie de son maintien dans la zone euro.

Si le Parlement grec vote les lois exigées par les créanciers (hausse de la TVA, réforme des retraites notamment) et s'il approuve le plan européen, les Parlements d'autres pays pourront se prononcer pour autoriser leurs gouvernements respectifs à négocier ce programme, soumis à de nombreuses autres conditions (nouvelles réformes, privatisations, etc.) et qui est évalué entre 82 et 86 milliards d'euros sur trois ans. Le Bundestag (le Parlement allemand) devrait ainsi voter vendredi.

Avec ce déblocage de la situation grecque, l'attention des marchés s'est tournée de nouveau vers les perspectives de la politique monétaire des États-Unis, «maintenant que Janet Yellen (la présidente de la Réserve fédérale américaine, la Fed) a laissé transpirer son désir de relever les taux en 2015», commentaient les analystes de Deutsche Bank.

Lors d'un discours à Cleveland vendredi, Mme Yellen a en effet indiqué qu'elle envisageait une hausse des taux directeurs américains «plus tard dans l'année».

Les taux américains sont proches de zéro depuis 2008 et la banque centrale attend pour les relever que les indicateurs économiques se rapprochent de ses objectifs de plein emploi et d'inflation annuelle de l'ordre de 2%.

Les marchés s'interrogent de manière récurrente sur le calendrier que suivra la Fed qui a toujours indiqué qu'il dépendrait des données économiques disponibles au moment où elle prendra une décision.

Une hausse des taux d'intérêt américains rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.

«Un peu plus de clarté sur la position de la Fed pourrait émerger dans les deux jours à venir car Janet Yellen apparaîtra pour ses auditions semi-annuelles devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants puis devant la Commission des affaires bancaires du Sénat», notait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.

Vers midi, la livre britannique montait face à la monnaie européenne, à 70,65 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,5588 dollar pour une livre.

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney a déclaré mardi que la banque centrale britannique se rapproche d'une hausse de ses taux d'intérêt.

La devise suisse se renforçait face à l'euro, à 1,0416 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9458 franc suisse pour un dollar, après avoir atteint vers 0,9533 franc, son niveau le plus faible en sept semaines.

La devise chinoise a fini à 6,2090 yuans pour un dollar, contre 6,2084 yuans la veille.

L'once d'or a terminé à 1157,40 dollars, contre 1154 dollars lundi.