La Banque d'Angleterre se rapproche d'une hausse de son taux directeur du fait de la «performance de l'économie», a estimé mardi le gouverneur de l'institution Mark Carney, lors d'une audition trimestrielle devant la commission parlementaire du Trésor.

«Le moment auquel les taux d'intérêt pourront commencer à monter se rapproche étant donné la performance de l'économie» notamment grâce à «une croissance systématiquement supérieure à la tendance» historique, a déclaré M. Carney, qui fête ce mois-ci ses deux ans à la tête de la banque centrale britannique.

Le principal taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre est figé depuis mars 2009 au niveau historiquement bas de 0,5%.

Le gouverneur a tout de même insisté sur le fait que les bonnes données économiques, la croissance de l'économique britannique mais aussi hausse plus marquée qu'attendu des salaires, étaient «quelque peu contrebalancées par la désinflation».

En effet, selon des chiffres publiés mardi, les prix à la consommation au Royaume-Uni ont ralenti à 0,0% sur un an au mois de juin.

Le pays connaît actuellement une période de faible inflation et a même fait récemment une incursion en territoire négatif, sans toutefois tomber dans une spirale déflationniste aux effets négatifs.

M. Carney a de plus réitéré que lorsque les taux retrouveront le chemin de la hausse, cette progression se fera «à un rythme graduel et son étendue (sera) limitée».

Cette prudence est en partie justifiée par le niveau élevé de l'endettement des foyers britanniques et par l'impact qu'aurait sur eux une hausse des taux, a expliqué M. Carney.

Les économistes s'accordaient à dire la semaine dernière, au moment de la dernière décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, que la hausse des taux ne devrait par intervenir avant début 2016, même si les bonnes données économiques avaient fait augmenter la possibilité d'une hausse au quatrième trimestre de 2015.

Une hausse du taux directeur de la Banque d'Angleterre rendrait la livre plus rémunératrice et donc plus attractive pour les investisseurs, qui cherchaient ainsi à effectuer quelques achats à bon compte de la devise avant une hausse effective.

À la suite de ses propos, la livre britannique est repartie à la hausse face à l'euro et a accentué ses gains face au dollar.