L'euro perdait du terrain face au dollar lundi, après avoir brièvement tenté de se reprendre suite à l'annonce d'un accord unanime de la zone euro sur des négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce, les cambistes se concentrant de nouveau sur les perspectives monétaires des États-Unis.

Vers 5h00 (heure de Montréal), l'euro valait 1,1077 dollar contre 1,1149 dollar vendredi soir.

La devise européenne avait bénéficié vendredi d'un accès d'optimisme quant à la possibilité d'un accord sur la dette grecque, montant jusqu'à 1,1216 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 30 juin, contre 1,1036 dollar jeudi soir.

L'euro repartait en légère baisse face à la devise japonaise, à 136,78 yens - après avoir atteint 137,80 yens, son niveau le plus élevé en deux semaines - contre 136,86 yens vendredi soir.

Le dollar repartait à la hausse face à la monnaie nippone, à 123,49 yens contre 122,77 yens vendredi.

L'euro a fait une brève incursion à la hausse au moment de l'annonce de la décision unanime d'entamer des négociations en vue d'accorder un troisième plan d'aide à la Grèce, obtenu après dix-sept heures de négociations ardues et permettant d'éviter in extremis une sortie du pays de l'Union monétaire.

«Le sommet de la zone euro a trouvé un accord à l'unanimité. Sommes tous prêts pour un programme d'aide pour la Grèce via le Mécanisme européen de stabilité (MES), avec des réformes sérieuses et un soutien financier», a indiqué lundi Donald Tusk, le président du Conseil européen sur son compte twitter.

«Un accord a beau avoir été trouvé, les investisseurs se demandent maintenant ce qui va se passer», notait Alex Edwards, courtier chez UKForex.

«Tandis que les dirigeants européens se félicitent, les courtiers vendent la nouvelle et l'euro glisse en baisse. Le marché a besoin de plus de détails sur l'accord, et de nombreux investisseurs mettent toujours en doute le futur à moyen ou long terme de la Grèce dans la zone euro», expliquait Alex Edwards.

Si ce texte ne prévoit a priori pas de sortie temporaire de la Grèce de la monnaie unique, comme évoqué noir sur blanc dans un projet des ministres des Finances, il risque d'être difficile à accepter dans le pays où le gouvernement de gauche radicale du premier ministre Alexis Tsipras avait promis qu'il ne se laisserait pas imposer de nouveaux sacrifices.

Ainsi, «si l'idée générale d'un accord soutient les investisseurs sur les marchés d'actions, les cambistes sont plus prudents, car l'accord sur la Grèce ôte désormais un des obstacles majeurs empêchant la Fed (Réserve fédérale américaine) de réfléchir à une hausse de taux imminente», soulignait Rebecca O'Keefe, analyste chez Interactive Investor.

«Ainsi, le retrait de cet obstacle couplé à des signes de stabilisation des marchés chinois (après leur récente dégringolade, NDLR) pourrait permettre à la Réserve fédérale de relever ses taux plus tôt et cela met de la pression sur l'euro», poursuivait Mme O'Keefe.

Une hausse des taux d'intérêt américains rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs, au détriment notamment de l'euro alors que la reprise économique au sein de l'Union monétaire reste terne et devrait justifier la poursuite des mesures d'assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 5h00, la livre britannique progressait face à la monnaie européenne, à 71,33 pence pour un euro, et se stabilisait face au dollar, à 1,5530 dollar pour une livre.

La devise suisse baissait face à l'euro, à 1,0484 franc pour un euro, comme face au dollar, à 0,9465 franc pour un dollar.

L'once d'or valait 1155,55 dollars, contre 1159,30 dollars vendredi soir.