L'économie italienne est en train d'émerger progressivement d'une longue récession mais la reprise qui s'amorce demeure «fragile», et la confiance vulnérable à une détérioration de la situation en Grèce, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) paru mardi.

La péninsule peut espérer une croissance de son PIB de 0,7% en 2015 et de 1,2% en 2016, après -2,8% en 2012, -1,7% en 2013 et -0,4% en 2014, estime le Fonds dans ce rapport dit «Article IV» qui clôt la mission annuelle menée au printemps dans le pays. Cette reprise bénéficiera de la demande interne et des exportations, ainsi que d'une hausse de l'investissement.

«L'économie est progressivement en train d'émerger d'une longue récession. La confiance des marchés financiers et les indices de confiance se sont nettement améliorés depuis fin 2014. Malgré les récents accès de volatilité, les rendements de la dette souveraine sont retombés aux niveaux d'avant la crise, dopés par l'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne», notent les experts dans le rapport.

Le FMI «félicite les autorités pour leurs actions courageuses, qui, combinées à celles prises au niveau européen, ont contribué au tournant pris par l'économie italienne et amélioré la confiance», poursuit le rapport. Il salue la récente réforme du marché du travail, le Jobs Act, estimant que «sa totale mise en oeuvre contribuera à réduire la segmentation et la dualité et facilitera la mobilité des salariés entre les emplois».

«Toutefois, la reprise est encore fragile et les perspectives à moyen terme pâtissent de goulots d'étranglement structurels, un fort chômage, des bilans (d'entreprises) fragiles et une dette publique élevée», celle-ci, à 130% du PIB, demeurant «une source de risque». Le Fonds recommande à l'Italie de concentrer ses efforts sur l'augmentation de la productivité, le renforcement de la santé des banques et des entreprises et une consolidation budgétaire encourageant la croissance.

Le rapport, daté au 1er juillet, note en outre que «des développements défavorables en Grèce, s'ils ne sont pas contrés par une énergique réponse à l'échelle de la zone euro, pourraient avoir un impact important sur l'Italie par le biais de la confiance, même si l'exposition directe est limitée».

Le gouvernement italien affirme pour sa part depuis plusieurs jours que l'aggravation de la crise grecque des derniers jours ne peut mettre en danger l'Italie comme en 2012. «Les fondements de l'économie italienne se sont beaucoup renforcés. Il y a une volatilité logique mais aucun risque pour l'Italie», a résumé lundi soir le ministre de l'Économie Pier Carlo Padoan. «La dette italienne est tout à fait soutenable et est en train de commencer à diminuer grâce aux réformes», a-t-il ajouté.