Le président panaméen Juan Carlos Varela a affirmé mercredi que des mesures de rétorsion seraient appliquées à tout pays incluant le Panama dans une liste de paradis fiscaux, comme vient de le faire la Commission européenne.

«Nous n'allons pas permettre que l'on porte préjudice à l'image du Panama et si un pays nous garde dans ce genre de liste, l'an prochain à cette date nous appliquerons une loi de rétorsion», a-t-il déclaré devant le Parlement.

Cette loi rend plus difficile pour un État ou une entreprise dont le siège se trouve dans cet État d'investir ou de participer à des appels d'offres publics au Panama, où le gouvernement veut développer des projets d'infrastructures d'un montant de 20 milliards de dollars d'ici cinq ans.

Le président s'exprimait alors que la Commission européenne a présenté le 17 juin un plan de lutte contre l'évasion fiscale des entreprises multinationales et publié une liste de 30 paradis fiscaux figurant déjà dans les listes noires établies par les États membres, dans laquelle elle a intégré le Panama.

Juan Carlos Varela a assuré que son gouvernement «respecte le droit international» et qu'il est «engagé pour la transparence et l'intégrité de notre système financier».

Le pays d'Amérique centrale a lancé «d'importantes réformes institutionnelles et légales pour combattre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme», a-t-il affirmé.

Malgré ces mesures, le Panama est régulièrement classé dans les listes internationales de paradis fiscaux.

Dopé par l'activité de son célèbre canal, par où transite 5% du commerce mondial, le pays a enregistré une croissance de plus de 6% ces dernières années, l'une des plus fortes de la région, même si un habitant sur quatre vit encore sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.