Moscou a condamné lundi la prolongation des lourdes sanctions économiques décrétées par l'Union européenne contre la Russie pour son rôle dans le conflit en Ukraine, estimant que Bruxelles est sous l'influence du «lobby russophobe».

«Nous sommes profondément déçus qu'une fois de plus, l'opinion du lobby russophobe l'ait emporté en Union européenne, ce qui a entraîné cette décision et la prolongation de ces restrictions illégales», a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Alors qu'elles arrivaient à expiration fin juillet, ces sanctions, qui frappent des pans vitaux de l'économie russe, dont la finance, le pétrole et la défense, ont été prolongées lundi jusqu'à fin janvier 2016.

Les chefs de la diplomatie européenne souhaitent ainsi sanctionner Moscou «jusqu'à ce que la Russie remplisse ses obligations découlant de l'accord de Minsk», selon le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond.

«Par inertie, l'UE continue de faire peser toute la responsabilité du respect de l'accord de Minsk sur les épaules de la Russie», a regretté le ministère russe, estimant que, de son côté, Kiev «n'était pas pressé de remplir ses obligations» pour ces accords de paix.

De fait, si la trêve instaurée par les accords de Minsk est globalement respectée, elle n'a pas empêché des combats sporadiques meurtriers et une nouvelle flambée de violence dans l'est de l'Ukraine.

Le ministère russe a également jugé la décision européenne de prolonger les sanctions «particulièrement cynique», celle-ci survenant le jour anniversaire de l'invasion nazie de l'URSS, le 22 juin 1941.

L'Union européenne avait déjà prolongé samedi jusqu'au 23 juin 2016 les sanctions établies en représailles à l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, une mesure dénoncée comme un «chantage» par Moscou.

«Nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises: dans les sanctions, il y a un principe, la réciprocité, et c'est notre approche», a menacé lundi matin le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Jeudi, le ministre russe de l'Économie avait prévenu que l'embargo mis en place en août 2014 par la Russie contre la majorité des produits alimentaires provenant de pays à l'origine des sanctions serait prolongé tant que dureront ces dernières.