Le juge américain Thomas Griesa a condamné vendredi l'Argentine à rembourser 5,2 milliards de dollars à divers créanciers, une somme qui va s'additionner à celles que Buenos Aires doit déjà rembourser à des fonds d'investissements «vautours» américains.

Le juge new-yorkais a fait part de sa décision vendredi en début de soirée dans un jugement de 26 pages qui va dans le même sens que ceux en faveur des fonds NML Capital et Aurelius.

Ceux-ci avaient obtenu une décision qui oblige l'Argentine à leur rembourser 1,33 milliard de dollars d'obligations de dette achetés avant que le pays ne fasse faillite, en 2001. Buenos Aires est en conflit ouvert depuis des mois avec ces fonds d'investissement qu'elle refuse pour l'heure de rembourser.

En rendant ce jugement, le juge a fait droit aux 36 plaintes, réunissant au total environ 500 créanciers, qui demandaient à être payés de manière prioritaire, de la même façon que les fonds vautours américains.

Le juge Griesa, qui gère le dossier de la dette argentine à New York, avait en effet jugé en 2012 que Buenos Aires devait rembourser en priorité NML et Aurelius, avant les autres créanciers qui avaient accepté une restructuration de la dette argentine.

Après que le pays a fait faillite en 2001, 93% de ses créanciers ont accepté des restructurations de la dette du pays, en 2005 puis en 2010. L'Argentine aimerait rembourser en priorité ces créanciers conciliants, mais la décision de 2012 l'oblige à rembourser avant toute chose 1,33 milliard de dollars, plus intérêts, aux fonds américains, surnommés «fonds vautours».

Ces fonds d'investissement, tout comme les 500 plaignants qui ont obtenu gain de cause vendredi, font partie des 7% de créanciers qui ont refusé les termes de la restructuration de la dette argentine.

Carmine Boccuzzi, avocate de l'Argentine, avait estimé lors de l'audience devant le juge, le 29 mai dernier, que la dette des quelque 500 plaignants représentait 5,2 milliards de dollars.