La Grèce honore mardi un remboursement de 750 millions d'euros dus au FMI. Mais il est temps que les négociations avec les créanciers débouchent, car le pays risque d'être à court de liquidités d'ici «deux semaines», selon le ministre des Finances grec.

«La question des liquidités est terriblement urgente. Tout le monde le sait, ce n'est pas la peine de tourner autour du pot», a déclaré M. Varoufakis à l'issue d'une nouvelle réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. «En terme de calendrier, nous parlons des deux prochaines semaines», a-t-il ajouté.

Or, ce sont environ 11,5 milliards d'euros que la Grèce doit verser aux créanciers rien qu'en juin, juillet et août.

Outre ces remboursements, qui représentent le principal et les intérêts de ce que la Grèce doit en particulier au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque centrale européenne (BCE), l'agence de la dette grecque (PDMA) doit aussi trouver dans ces trois mois des investisseurs intéressés par le renouvellement de 9,2 milliards d'euros de bons du Trésor à échéance trois mois et six mois.

Or, faute de réformes considérées comme suffisantes, la Grèce n'a plus reçu un sou de ses créanciers depuis août 2014, alors qu'était au pouvoir l'ancien gouvernement de coalition conservateurs-socialistes d'Antonis Samaras.

Elle est ainsi privée des derniers 7,2 milliards d'euros que lui a promis l'UE aux termes du deuxième plan de sauvetage du pays. Et même si des progrès sont constatés dans les discussions, le gouvernement, qui a tenté de mettre à contribution financièrement ces dernières semaines les différentes administrations et collectivités locales grecques, ne pourra pas tenir.

Pour un très bon connaisseur de la dette grecque, qui s'amusait début avril des premières inquiétudes, «un accord serait plus que bienvenu» désormais. Pour lui, les choses «devraient tenir jusqu'à début juin». Pour la bonne raison sans doute qu'il n'y a plus de grosse échéance d'ici là, après le paiement de mardi.

- En JUIN, en revanche, pas moins de quatre versements de principal seront exigés par le FMI, tandis que la Grèce devra aussi payer environ 450 millions d'intérêts sur le mois.

Pour le principal, les échéances sont :

- le 5 juin, 302,5 millions d'euros (M EUR)

- le 12 juin, 340,3 M EUR

- le 16 juin, 567,2 M EUR

- le 19 juin, 340,3 M EUR

Ces chiffres peuvent très légèrement varier, les échéances ayant été calculées en DTS (droits de tirages spéciaux, une monnaie basée sur un panier de devises, et dont le cours évolue avec celui de ces devises).

- En JUILLET et AOÛT, il n'y aura qu'un remboursement au FMI, mais ces deux mois sont marqués par d'énormes remboursements d'obligations à la BCE ou aux banques centrales européennes, outre environ un milliard d'euros d'intérêts en juillet et 600 millions en août.

-13 juillet : 453,8 M EUR au FMI

-20 juillet : environ 3,5 milliards d'euros aux banques centrales (2,1 mds à la BCE et 1,4 md aux banques centrales européennes)

-20 août : environ 3,2 milliards d'euros aux banques centrales (3,02 mds à la BCE et 170 millions aux banques centrales européennes).

Pour la toute fin d'été, septembre marquera une pause, mais toute relative, avec 1,5 milliard d'euros de principal pour le FMI (outre quelques centaines de millions d'euros d'intérêts), en quatre paiements égaux à ceux de juin.