L'euro perdait un peu de terrain face au dollar lundi, lesté par un regain d'inquiétudes concernant les négociations entre la Grèce et ses créanciers alors qu'Athènes demeure sous la menace d'un défaut de paiement sur sa dette.

Vers 5h15 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,0740 dollar, contre 1,0810 dollar vendredi soir.

La devise européenne baissait également face à la devise nippone, à 127,70 yens contre 128,49 yens vendredi soir.

Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise, à 118,88 yens - après être tombé vers 2h05 à 118,53 yens, au plus bas en près d'un mois - contre 118,86 yens vendredi soir.

«Sans surprise, l'attention des marchés reste fermement fixée sur la Grèce, avec peu d'indicateurs pouvant les détourner cette semaine» des discussions d'Athènes avec ses créanciers, commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.

La Grèce a été pressée de toutes parts samedi de présenter son programme de mesures budgétaires qui lui permettront de continuer à recevoir l'aide internationale dont elle a besoin pour ne pas faire défaut sur sa dette.

La solution à la crise actuelle «est dans les mains du gouvernement grec», a assuré Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), à Washington lors des assemblées semi-annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Il a demandé des réformes «chiffrées» et a exigé que l'exécutif grec soit attentif à «l'impact budgétaire» de ses propositions.

Ce n'est que lorsqu'Athènes aura présenté ces mesures qu'elle pourra recevoir la dernière tranche d'aide s'élevant à 7,2 milliards de dollars. Cet argent lui est vital pour faire face à ses obligations de paiement sur sa dette.

«Il faut beaucoup plus de travail et c'est urgent», a poursuivi M. Draghi alors que l'impatience se manifestait aussi chez plusieurs grands argentiers, mêmes non-Européens.

«Il n'y a pas de temps à perdre» et «il faut redoubler d'efforts», a ainsi averti le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew, emboîtant le pas à des déclarations similaires du président Barack Obama vendredi.

La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s'est jointe samedi au concert demandant à la Grèce d'accélérer le pas. «Ce que j'attends, ce n'est pas seulement une accélération mais aussi un approfondissement du travail», a-t-elle dit lors d'une conférence de presse.

Athènes doit présenter son programme de réformes rapidement pour que puisse être négocié en juin un nouveau et troisième plan d'aide.

Ainsi, «les inquiétudes grandissantes sur le fait que la Grèce pourrait se trouver en défaut de paiement sur sa dette» poussent les investisseurs à se détourner des actifs à risque, comme l'euro, soulignait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

La reprise du dollar restait tout de même timide. Le billet vert restait affaibli par le fait que «les attentes d'une première hausse de taux (par la Réserve fédérale américaine, ou Fed, NDLR) depuis 2006 ont été repoussées» bien au-delà de juin, expliquait Angus Campbell, analyste chez FxPro.

Une hausse des taux d'intérêt de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs. La perspective d'un report d'une telle action tend donc à peser sur la devise.

Vers 09H15 GMT, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne, à 72,02 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,4913 dollar pour une livre.

La monnaie suisse progressait face à l'euro, à 1,0263 franc pour un euro - atteignant même vers 3h10 1,0237 franc, son niveau le plus fort depuis fin janvier - mais reculait face au billet vert, à 0,9553 franc pour un dollar.

L'once d'or valait 1203,26 dollars, contre 1203,35 dollars vendredi soir.