Les ministres des Finances du G20 ont exprimé vendredi leur préoccupation face aux mouvements de change et à la situation toujours critique de la Grèce.

Dans un message clairement destiné aux marchés et aux partenaires de la zone euro, le ministre français des Finances Michel Sapin a plaidé pour une «stabilité» de l'euro à son niveau actuel.

Il a estimé lors d'un point presse en marge de réunions du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington que «si nous (ndlr: les Européens) avions voulu, ou si nous avions laissé penser que nous voulions aller plus loin dans la diminution de la valeur de l'euro, là on serait rentrés dans une zone dangereuse».

Un peu avant, les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 avaient, dans un communiqué, qualifié la «volatilité des changes» de «défi» pour l'économie mondiale, perturbée par l'appréciation continue du dollar.

Ce communiqué a fait l'impasse sur les difficiles négociations entre une Grèce exsangue et ses créanciers. Mais le sujet a occupé toutes les rencontres bilatérales.

Le secrétaire américain au Trésor Jack Lew a déclaré pour sa part vendredi: «Ne pas parvenir à un accord créerait d'immédiates difficultés pour la Grèce et des incertitudes pour l'Europe et l'économie mondiale dans son ensemble».

Selon un communiqué du Trésor, le responsable américain a pressé la Grèce d'accepter un programme de réformes et encouragé les ministres des Finances de la zone euro à «chercher une issue constructive».

Mais, à en croire le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, les discussions entre le pays et ses créanciers internationaux n'avancent guère.

«Il n'y a rien de nouveau. Et je ne suis pas sûr que nous aurons du nouveau» lors d'une rencontre des ministres des Finances de la zone euro le 24 avril à Riga, a-t-il lancé vendredi.

Athènes doit faire valider par ses partenaires une liste de réformes afin de toucher une aide de 7,2 milliards d'euros dont le pays a cruellement besoin.

Tout en jugeant «exclu que la Grèce sorte» de la zone euro, M. Sapin a estimé qu'un tel scénario présenterait surtout un risque «politique» pour le devenir de l'union monétaire mais que, sur le plan économique, «le danger n'était pas de même nature» que lors des précédents épisodes critiques, en 2010 et 2012.

«La dissuasion du faible face au fort n'existe plus de la même manière» au profit d'Athènes, a-t-il dit, en raison de la mise en place de mécanismes de protection au niveau européen.