L'euro perdait un peu de terrain lundi face à un dollar américain toujours porté par l'espoir des investisseurs de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) relever prochainement ses taux d'intérêt.

Vers 5h15 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,0556 dollar US, contre 1,0599 dollar vendredi vers 9h00. L'euro est tombé lundi vers 4h00 à 1,0547 dollar, son niveau le plus faible en un mois.

La devise européenne restait quasi stable face à la monnaie nippone, à 127,53 yens contre 127,50 yens vendredi.

Le dollar montait face à la devise japonaise, à 120,80 yens contre 120,30 yens vendredi soir. Le billet vert est même monté vers 5h00 lundi à 120,84 yens, son niveau le plus fort en trois semaines et demie.

«Le dollar reste prisé en ce début de semaine car les investisseurs continuent de parier sur un retrait anticipé des mesures de soutien monétaire (de la Fed)», commentaient les analystes de Crédit Agricole.

Les investisseurs fondent notamment leurs espoirs d'une hausse des taux sur les déclarations vendredi du président de la Fed de Richmond (Virginie, sud-est des États-Unis), Jeffrey Lacker, qui a dit qu'un premier relèvement des taux à la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale des 16 et 17 juin «présente de solides motivations à moins que des données économiques divergent nettement des prévisions».

Le rapport hebdomadaire sur les demandes d'allocations au chômage aux États-Unis, qui ont augmenté un peu moins que prévu, faisant tomber leur moyenne sur quatre semaines au plus bas depuis 15 ans, a été également perçu comme un signe positif pour l'économie américaine, laissant penser qu'elle est en mesure de résister à des taux plus élevés.

Tout relèvement des taux américains rendra le dollar plus rémunérateur, et donc plus attrayant.

Les investisseurs restaient par ailleurs attentifs à la poursuite des discussions entre la Grèce et ses créanciers.

La dernière rencontre sur le sujet entre Athènes et ses créanciers a eu lieu à Bruxelles mercredi et jeudi. Une source européenne avait alors confié à l'AFP que les discussions sur les réformes n'avancent «qu'à petits pas», voire «à pas de bébé».

L'incertitude perdure donc sur la capacité de la Grèce à payer ses dettes à partir du mois prochain, faute d'accord avec ses créanciers.

Athènes, pratiquement à court de liquidités, attend depuis août un versement de 7,2 milliards d'euros d'aide européenne.

Il s'agit de la dernière tranche d'aide dans le cadre des plans UE-FMI d'un montant total de 240 milliards lancés en 2010, en échange de mesures d'austérité drastiques qui ont entrainé une hausse du chômage et de la pauvreté dans le pays.

Les partenaires européens de la Grèce ont donné «jusqu'au 20 avril» à Athènes pour présenter une liste de réformes acceptables, en échange de la dernière tranche du programme d'aide, a rapporté le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung ce week-end.

Les cambistes surveilleront par ailleurs la réunion mercredi du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et celle des ministres des Finances du G20 et des responsables de banques centrales, jeudi et vendredi à Washington.

Vers 5h15, la livre britannique repartait à la hausse face à la monnaie unique européenne, à 72,28 pence pour un euro, et poursuivait son repli face au dollar, à 1,4605 dollar pour une livre, tombant même à 1,4566 dollar, un nouveau plus bas depuis mi-juin 2010.

La devise suisse restait quasiment stable face à l'euro, à 1,0380 franc pour un euro, et baissait face au billet vert, à 0,9832 franc pour un dollar, atteignant même vers 5h00 0,9844 franc, son niveau le plus faible en trois semaines et demie.

L'once d'or valait 1199,57 dollars, contre 1207,35 dollars vendredi soir.