La Banque d'Angleterre a comme attendu maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, restant attentiste sur fond d'inflation nulle et à un mois des élections au Royaume-Uni.

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a pas fait de commentaire sur cette décision, renvoyant les observateurs en quête d'indices sur l'économie britannique à la publication le 22 avril des minutes de la réunion de deux jours du Comité de politique monétaire (CPM) achevée ce jeudi.

Le CPM a ainsi maintenu son principal taux d'intérêt au niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009 et laissé inchangé à 375 milliards de livres (697 milliards de dollars CAN), le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

«Pas de choc d'avant-élection sur le front des taux d'intérêt au Royaume-Uni alors que la Banque d'Angleterre reste attentiste en avril», a relevé Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, pour qui la décision devrait avoir été prise à l'unanimité pour le quatrième mois consécutif.

Les Britanniques se rendront le 7 mai aux urnes pour élire leurs représentants à la Chambre des communes.

Alors que dans l'ensemble la reprise de l'économie britannique gagne en robustesse, avec une croissance de 2,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2014, les craintes de voir les prix à la consommation baisser tempèrent les velléités de la banque centrale à commencer à remonter ses taux.

Mais, malgré une inflation nulle en février sur un an, «nous ne pensons pas qu'une baisse des taux a été sérieusement évoquée» lors de la réunion du CPM, a estimé Vicky Redwood, économiste chez Capital Economics.

En effet, pour l'économiste, il faudrait des signes d'une installation de la déflation pour que cela change. Une baisse de taux est l'une des principales armes dont dispose une banque centrale pour contrer les risques de déflation.

Les prix à la consommation ont été stables en février sur un an, une première pour le pays confronté comme ses partenaires de la zone euro à des pressions déflationnistes.

De plus, «la récente hausse de la livre, l'affaiblissement des perspectives d'inflation, les indicateurs américains décevants et les nouvelles coupes budgétaires au Royaume-Uni laissent à penser que quand les taux d'intérêt finiront par monter, ils le feront encore plus lentement qu'anticipé jusqu'à présent», a prévenu Mme Redwood.

De nombreux économistes s'accordent à dire que le taux directeur de l'institution ne sera pas relevé avant début 2016.