L'euro poursuivait sa baisse face au dollar mardi, lesté par les inquiétudes persistantes sur la capacité de la Grèce et de ses partenaires à parvenir à un accord sur la dette d'Athènes.

Vers 6h00 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,0738 dollar, contre 1,0825 dollar lundi soir.

L'euro baissait également face à la monnaie nippone, à 128,84 yens contre 130,10 yens lundi.

Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 119,68 yens, contre 120,18 yens la veille.

«Un regain de crainte d'un 'Grexit' (c'est-à-dire d'une sortie de la Grèce de la zone euro, NDLR) fait des ravages sur une monnaie unique déjà affaiblie, la poussant encore plus bas face à un dollar prêt à en tirer profit», commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.

L'Union européenne (UE) et la Grèce, menacée de se trouver à court de financements, ont poursuivi lundi des négociations sur la liste de réformes conditionnant la reprise de l'aide financière au pays, mais n'en étaient «pas encore» à les conclure, a indiqué la Commission européenne.

Le premier ministre grec Alexis Tsipras a de son côté déclaré lundi chercher «un compromis honnête» avec les créanciers du pays, sans être prêt à toutes les concessions et en prônant «la fin de l'austérité», comme promis aux électeurs grecs.

Il a également réitéré la nécessité d'une renégociation de l'importante dette publique du pays (177% du PIB), sans laquelle «le remboursement sera impossible».

Les cambistes digéraient par ailleurs mardi le ralentissement de la baisse des prix en mars, l'inflation s'inscrivant à -0,1% sur un an, selon une première estimation, une nouvelle jugée globalement encourageante par certains analystes.

Malgré ces données, le dollar continuait de profiter des incertitudes économiques en zone euro, car même si de récents indicateurs ont montré un léger ralentissement de la reprise de l'économie américaine, elle reste bien plus robuste que celle observée au sein de l'Union monétaire.

«Nous restons optimistes sur le fait que la croissance de l'économie et de la consommation va commencer à se reprendre au deuxième trimestre, faisant de la faiblesse du premier trimestre un épisode temporaire», commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Les cambistes attendaient la publication cette semaine d'indicateurs sur la santé du marché du travail américain, en particulier vendredi du rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage, un indicateur majeur pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.

La Réserve fédérale américaine (Fed) fait de l'amélioration pérenne et notable l'élément déclencheur d'une hausse de ses taux d'intérêt.

L'effet sur les marchés pourrait cependant être retardé en raison de l'absence de nombreux cambistes vendredi et lundi en raison des fêtes de Pâques.

Au cours d'une conférence tenue juste avant le week-end, Janet Yellen, présidente de la Fed, s'est pour le moment montrée prudente vis-à-vis des perspectives de la première économie mondiale, mais a tout de même rappelé qu'une hausse des taux, au plus bas depuis plus de six ans, restait prévue pour cette année.

Une hausse de taux rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs.

Vers 6h00, la livre britannique montait face à la monnaie unique européenne, à 72,67 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert, à 1,4776 dollar pour une livre.

La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,0447 franc pour un euro, mais reculait face au billet vert, à 0,9730 franc pour un dollar.

L'once d'or a fini à 1179,25 dollars à la cotation du matin, contre 1185,50 dollars lundi soir.