Les discussions entre Berne et Athènes sur les avoirs grecs non déclarés déposés sur des comptes en Suisse reprendront la «semaine prochaine» à Athènes, a indiqué un porte-parole du ministère suisse des Finances.

«Le secrétaire d'État aux questions financières internationales, Jacques de Watteville, se rend à Athènes la semaine prochaine», a indiqué le porte-parole Roland Meier à l'AFP. Les discussions porteront sur la régularisation «du passé», a-t-il ajouté sans donner de précisions.

C'est la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de la gauche radicale en Grèce que Berne et Athènes vont discuter de ce sujet, a-t-il ajouté.

Au total, selon des chiffres publiés samedi par le journal suisse Tages-Anzeiger, 1,5 milliard de francs suisses (1,9 milliard de dollars CAN) d'avoirs grecs, dont seulement une partie constituée des fonds ayant échappé à la fiscalité grecque, seraient déposés sur des comptes en Suisse. Un montant que M. Meier n'a pas confirmé.

Sur ces avoirs, une partie serait donc des cas de fraude fiscale, une autre des fonds déclarés, et enfin, des fonds ayant bénéficié de généreuses exonérations fiscales en Grèce (par exemple des armateurs) et qui échappent donc légalement à toute imposition.

Les autorités suisses ont jusqu'à présent indiqué ne pas connaître le détail de ces avoirs. Interpellée à ce sujet, le 9 mars, par une députée lors d'une session du Conseil national (Chambre basse), la ministre suisse des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, avait affirmé que «le Conseil fédéral (gouvernement, NDLR) n'avait aucune information sur le montant probable des actifs non taxés grecs en Suisse».

Mais ces derniers jours, les médias suisses s'étaient étonnés que malgré son urgent besoin d'argent, Athènes n'ait rien fait pour récupérer les sommes détenues par des citoyens grecs sur des comptes dans les banques suisses.

Les choses pourraient changer après l'annonce vendredi, depuis Bruxelles, par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, du prochain lancement de négociations avec le gouvernement suisse pour relancer des pourparlers, «en vue d'un accord sur les dépôts de Grecs en Suisse».

La dernière entrevue de haut niveau sur ce sujet entre Berne et Athènes remonte au 4 février 2014. La ministre suisse des Finances avait alors rencontré son homologue grec Yannis Stournaras et proposé, selon les médias suisses, une solution pour régler le dossier.