L'euro tentait de se reprendre face au dollar jeudi, après être brièvement tombé sous le seuil de 1,05 dollar, mais restait plombé par le fossé entre les perspectives économiques de la zone euro et celles des États-Unis.

Vers 6h50 la monnaie unique européenne valait 1,0613 dollar, contre 1,0548 mercredi soir. Plus tôt jeudi matin, l'euro a atteint 1,0495 dollar, son niveau le plus faible depuis janvier 2003. L'euro, qui valait encore environ 1,10 dollar il y a une semaine, a perdu plus de 13% de sa valeur depuis le début de l'année.

La devise européenne se reprenait également face à la monnaie nippone, à 128,49 yens contre 128,10 yens mercredi. L'euro était tombé mercredi à 127,63 yens, son niveau le plus faible depuis fin juin 2013.

Le dollar baissait face à la devise japonaise, à 121,07 yens contre 121,44 mercredi soir.

«L'euro reste sous pression. Pour le moment il n'y a aucun commentaire ou aucune donnée qui peut renverser le sentiment baissier actuel», notait Petra Kuraliova, analyste du courtier TradeNext.

L'euro fait les frais des rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE), depuis les spéculations de la fin 2014 au lancement lundi du programme.

Ce plan de 60 milliards d'euros de rachats d'actifs par la BCE chaque mois, au moins jusqu'à fin septembre 2016, s'apparente à des injections massives de liquidité dans le système financier de la zone euro, ce qui a pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie unique européenne.

Les inquiétudes sur la zone euro sont en fort contraste avec la situation aux États-Unis, l'accumulation de données encourageantes sur la première économie mondiale renforçant les attentes d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Cette hausse rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs.

Ces arguments baissiers ont été «usés jusqu'à la corde, mais il reste à voir jusqu'où ils pourront accroître» la chute de l'euro, relevait Simon Smith, analyste chez FxPro.

L'euro pourrait ainsi atteindre prochainement la parité avec le dollar avant de rebondir, estiment certains analystes.

D'ailleurs, «alors que la Fed devrait préparer le terrain, lors de sa réunion (de politique monétaire) de la semaine prochaine, pour une hausse de taux prochaine, peut-être même dès juin, alors la parité ne peut pas être exclue», estimait Diarmaid Sheridan, analyste du courtier Davy.

Cependant, «la hausse continue du dollar pose un dilemme pour la Fed» notamment car elle «entame la capacité des exportateurs (américains) à rester compétitifs», soulignait M. Smith, alors la banque centrale des États-Unis pourrait tempérer ses velléités de resserrement monétaire.

La livre britannique baissait un peu face à l'euro, à 70,76 pence pour un euro, et se reprenait face au dollar, à 1,4999 dollar, après être tombé mercredi à 1,4893 dollar, son niveau le plus faible depuis juillet 2013.

La devise suisse progressait face à l'euro, à 1,0636 franc pour un euro, comme face au dollar, à 1,0020 franc, après avoir atteint 1,0129 franc, son niveau le plus faible depuis le 15 janvier, date à laquelle le franc était monté à un sommet en trois ans et demi face au billet vert.

L'once d'or a fini à 1161,25 dollars au fixage du matin, contre 1150 dollars mercredi soir.