L'activité manufacturière chinoise a légèrement rebondi en février, après deux mois consécutifs de repli, mais la conjoncture reste maussade avec un net recul des commandes à l'exportation, selon un indice préliminaire de HSBC publié mercredi.

L'indice PMI des directeurs d'achats calculé par la banque --et encore provisoire, le mois de février n'étant pas achevé-- s'établit à 50,1, contre 49,7 en janvier. L'indice définitif sera diffusé lundi.

Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

L'indice publié par HSBC ressort très au-delà de la prévision médiane des analystes interrogés par Bloomberg, qui tablaient au contraire sur une nouvelle contraction (49,5).

Pour autant, les signaux sur la santé de la deuxième économie mondiale restaient mitigés, a averti Qu Hongbin, économiste chez HSBC, pointant notamment la forte baisse des nouvelles commandes à l'exportation, «leur premier recul depuis avril 2014» - dans un environnement international fragile -.

«On a enregistré une amélioration marginale du secteur manufacturier à la faveur du Nouvel An lunaire en février, mais l'activité économique intérieure va probablement rester morose, et la demande externe très incertaine», a souligné M. Qu, cité dans un communiqué.

La Chine a vu sa croissance économique ralentir fortement en 2014, à 7,4%, glissant à un niveau plus vu depuis près d'un quart de siècle, notamment minée par une demande intérieure terne et des sévères capacités industrielles.

Certes, ce sursaut de l'indice PMI de HSBC est «une bonne surprise», mais cache mal «plusieurs signes inquiétants pour l'économie chinoise», abondaient les experts de Barclays.

Outre les nuages sur la demande externe, «les taux d'intérêt réels restent élevés en raison du plongeon de l'inflation, les conditions de liquidités sur le marché continuent d'être tendues, les risques de déflation s'intensifient», ont-ils énuméré.

Autant de facteurs «qui peuvent pousser les consommateurs à repousser des achats et les entreprises à retarder des investissements», ce qui «reflète les défis à la fois conjoncturels et structurels auxquels est confrontée la Chine à court terme».

De l'avis des analystes qui examinaient mercredi l'indice PMI de HSBC, celui-ci ne fait que renforcer les attentes de nouvelles mesures plus radicales d'assouplissement monétaire de la part de la banque centrale chinoise (PBOC).

L'institution avait annoncé en novembre un abaissement surprise de ses taux d'intérêt, afin de stimuler l'économie réelle. Elle avait ensuite réduit fin janvier les taux de réserves obligatoires imposés aux banques pour les inciter à prêter davantage.

La PBOC a également multiplié les injections de liquidités supplémentaires dans le système financier avant le Nouvel An lunaire mi-février.

Mais la plupart des experts anticipent dans les prochains mois de nouvelles baisses des taux et des ratios de réserves obligatoires.