La liste définitive des réformes proposées par la Grèce à ses créanciers sera soumise à Bruxelles mardi matin et comprendra un volet de dépenses sociales et des mesures structurelles, a indiqué lundi une source gouvernementale.

«La liste des réformes sera envoyée demain matin aux ministres des Finances de l'Eurogroupe», a indiqué cette source, alors qu'Athènes devait initialement faire parvenir sa feuille de route d'ici lundi minuit à Bruxelles et que les allers-retours de propositions de réformes se sont poursuivis toute la journée entre le gouvernement d'Alexis Tsipras et la zone euro.

Ce léger contretemps n'empêchera pas la tenue mardi après-midi d'une conférence téléphonique entre les ministres des Finances de l'Eurogroupe pour examiner le détail des propositions grecques dont dépend la validation du prolongement de l'aide financière au pays, selon cette source gouvernementale.

«Ce sera dans les temps», a précisé à l'AFP une source européenne proche des discussions, ajoutant que le travail sur la liste se poursuivait entre Athènes et Bruxelles.

Les trois institutions créancières de la Grèce (UE, BCE, FMI, ndlr) devront donner «un avis positif» sur les propositions pour se tienne la conférence téléphonique, a-t-elle ajouté.

La liste comprendra toutes les promesses électorales de la gauche radicale Syriza concernant les mesures sociales d'urgence pour aider les plus vulnérables, a précisé le gouvernement grec.

Parmi les mesures annoncées figuraient notamment la fourniture de l'électricité gratuite à 300 000 familles dans le besoin, l'accès gratuit aux services de soins, la distribution de coupons d'aides alimentaires et de transport pour les plus modestes ainsi qu'un soutien financier spécifique aux retraités touchant de faibles pensions.

L'ensemble de ce dispositif avait été évalué par Syriza, avant les législatives du 25 janvier, à 1,8 milliard d'euros.

La liste comprend également le rétablissement des conventions collectives entre employeurs et salariés, abolies dans beaucoup de branches durant la crise.

D'autres propositions, citées par cette source, pourraient susciter le débat avec les créanciers de la Grèce comme le blocage des saisies de la résidence principale et des mesures incitatives au paiement des arriérés d'impôts et d'emprunts bancaires passant par un effacement d'une partie des sommes dues. Le gouvernement grec espère que ces allègements aideront à la relance de l'économie.

Le volet structurel est plus consensuel et était attendu: système fiscal «juste», lutte contre l'évasion fiscale et la corruption», contre la contrebande d'essence et de cigarettes, «réorganisation de la fonction publique» pour diminuer la bureaucratie.

Dans l'accord trouvé vendredi entre Athènes et la zone euro, toutes les mesures envisagées ne doivent pas mettre en danger l'équilibre budgétaire de la Grèce.